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Tugan Sokhiev, le chef d'orchestre russe du Bolchoï et du Capitole de Toulouse, démissionne

Le chef d'orchestre russe Tugan Sokhiev défend la paix mais ne veut pas prendre position. [ERIC CABANIS / AFP]

Face aux pressions, le chef d’orchestre russe Tugan Sokhiev explique défendre la paix mais refuse de prendre position, et démissionne ainsi de ses fonctions de directeur musical du Bolchoï et de l’orchestre national du Capitole de Toulouse.

C’est ce qu’il a fait savoir dimanche dans une note envoyée à l’AFP : «Je sais que beaucoup de gens attendaient que je m'exprime et que je fasse connaître ma position sur ce qui se passe en ce moment» en Ukraine, a-t-il expliqué. Après avoir rappelé être un fervent pacifiste - «Tout d'abord, je dois dire la chose la plus importante : je n'ai jamais soutenu et je serai toujours contre tout conflit sous quelque forme que ce soit» - le chef d’orchestre de 44 ans, originaire d’une ethnie du Caucase russe - a précisé qu’il ne prendrait pas position. 

Contre la «culture d'annulation» 

Expliquant ne pas «supporter d'être témoin de la façon dont (ses) collègues, artistes, acteurs, chanteurs, danseurs, réalisateurs sont menacés, traités de manière irrespectueuse et victimes de la "culture d'annulation"», il a poursuivi : «On me demande de choisir une tradition culturelle plutôt qu'une autre. (...) On me demandera bientôt de choisir entre Tchaïkovski, Stravinsky, Chostakovitch et Beethoven, Brahms, Debussy. Cela se passe déjà en Pologne, un pays européen, où la musique russe est interdite». 

Une situation qui l’a conduit à quitter son poste de chef d’orchestre en Russie et en France. «Face à l'option impossible de choisir entre mes musiciens russes et français bien-aimés, j'ai décidé de démissionner de mes fonctions de directeur musical du Théâtre Bolchoï à Moscou et de l'Orchestre National du Capitole de Toulouse à effet immédiat», a expliqué ce dernier, qui voit en son métier et dans le rôle des musiciens «des ambassadeurs de la paix».

«Au lieu de nous utiliser, nous et notre musique, pour unir les nations et les peuples, nous sommes divisés et ostracisés», s’est ainsi indigné le chef d’orchestre. 

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