Emmanuel Macron a échangé pendant 1h45 avec Vladimir Poutine ce dimanche 6 mars. Même si le lien avec le Kremlin n'est pas rompu, le président russe continue de camper sur ses positions.
Poutine inflexible
Selon l'Elysée, Vladimir Poutine a ainsi affirmé à Emmanuel Macron qu'il «atteindrait ses objectifs» en Ukraine, «soit par la négociation, soit par la guerre».
Le président russe serait «très déterminé à atteindre ses objectifs» : à savoir la «dénazification» et la «neutralisation» de l'Ukraine, ainsi que la reconnaissance de l'indépendance de la Crimée et du Donbass. Des exigences «inacceptables pour les Ukrainiens», dénonce Paris.
le sort des civils
Vladimir Poutine a «nié que son armée prenne des civils pour cibles», alors qu'Emmanuel Macron lui demandait de ne pas mettre en danger les civils, conformément au droit international, a indiqué l'Elysée.
Le président russe a aussi affirmé que «la responsabilité revenait aux Ukrainiens de laisser partir la population des villes encerclées». A ce sujet, le président français a répondu que «l'armée qui attaque est l'armée russe» et a indiqué n'avoir «pas de raison de croire que les armées ukrainiennes mettaient les civils en danger».
l'Evacuation de Marioupol
Vladimir Poutine a accusé les autorités ukrainiennes de mettre en échec les opérations d'évacuation humanitaire de Marioupol, grand port du sud-est de l'Ukraine encerclé par l'armée russe.
Le président russe «a attiré l'attention sur le fait que Kiev continue de ne pas respecter les accords trouvés sur ces questions humanitaires», ajoutant que, selon lui, «les nationalistes ukrainiens ont empêché l'évacuation» prévue samedi de Marioupol et de la ville voisine de Volnovakha.
Moscou et Kiev avaient annoncé être parvenus à un accord de cessez-le-feu et de mise en place de couloirs humanitaires pour permettre l'évacuation samedi de ces deux villes, avant de s'accuser mutuellement d'avoir rompu le pacte.
Ce dimanche, une nouvelle tentative d'évacuer Marioupol, ville qui compte en temps normal 450.000 habitants, a également été «interrompue», a annoncé la Croix-Rouge.
les centrales nucléaires
Après la prise de Tchernobyl le 24 février et le bombardement de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporojie, le 4 mars, Vladimir Poutine a assuré à Emmanuel Macron qu'il n'était «pas dans son intention» d'attaquer les centrales nucléaires ukrainiennes.
«Il a dit aussi qu'il était prêt à respecter les normes de l'AIEA pour la protection des centrales», a rapporté l'Elysée.
Cet appel constitue le 14e échange entre le président français et Vladimir Poutine depuis début décembre 2021.