Après des semaines de tensions, Vladimir Poutine a reconnu ce lundi 21 février l’indépendance des régions séparatistes prorusses de l’Est de l’Ukraine. Une décision condamnée unanimement par les Occidentaux.
«Je juge nécessaire de prendre cette décision qui était mûre depuis longtemps : immédiatement reconnaître l'indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk», a déclaré le président russe lors d’une allocution télévisée de près d’une heure.
Vladimir Poutine a également menacé l’Ukraine, lui intimant de cesser immédiatement «ses opérations militaires» contre les séparatistes ou d'assumer «la responsabilité de la poursuite de l'effusion de sang».
Dans la foulée de son long discours, le président a signé des accords «d’amitié et d’entraide» avec ces territoires séparatistes. Une mesure qui non seulement met un terme au processus de paix sous médiation franco-allemande mais qui pourrait également ouvrir la voie à un déploiement militaire russe dans ces «républiques» autoproclamées.
Des sanctions annoncées
Dès la fin de l’allocution de Vladimir Poutine, le Royaume-Uni, l’Union européenne ainsi que les Etats-Unis ont vivement condamné la décision de Moscou et annoncé des sanctions.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a ainsi dénoncé «une violation flagrante de la souveraineté» de l’Ukraine et une «répudiation» des accords de paix de Minsk. Il a également assuré que le Royaume-Uni continuerait à faire tout son possible pour soutenir les Ukrainiens, au moyen notamment d'un «paquet de sanctions très robuste».
La cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, a également prévenu que la «violation» par la Russie de ses engagements internationaux ne resterait pas «impunie».
Même son de cloche du côté de l’Union européenne qui a qualifié de «violation flagrante du droit international» la reconnaissance de l’indépendance des région séparatistes.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a par ailleurs annoncé son intention de soumettre aux ministres des Affaires étrangères de l'UE des mesures de rétorsion.
Dans un communiqué, le président français Emmanuel Macron a demandé «une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nation Unies ainsi que l’adoption de sanctions européennes ciblées».
En reconnaissant les régions séparatistes de l'est de l'Ukraine, la Russie viole ses engagements et porte atteinte à la souveraineté de l'Ukraine. Je condamne cette décision. J’ai demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies et des sanctions européennes.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 21, 2022
Du côté des Etats-Unis, un décret va être prochainement publié afin «d’interdire tout nouvel investissement, échange ou financement par des personnes américaines à destination, en provenance ou dans les régions» prorusses de Donetsk et Lougansk. «Que cela soit clair : ces mesures sont distinctes et s'ajouteraient aux mesures économiques rapides et sévères que nous avons préparées en coordination avec nos alliés et partenaires si la Russie venait à envahir davantage l'Ukraine», a mis en garde la porte-parole du président Biden, Jen Psaki.
Condamnant à son tour la décision russe, l’Otan a appelé Vladimir Poutine à «choisir la voie de la diplomatie» et à «retirer les forces déployées aux frontières de l'Ukraine et en Ukraine».