La justice new-yorkaise a rejeté ce mercredi le recours du prince Andrew contre la plainte d’une Américaine qui l’accuse d’agressions sexuelles. S’ils ne trouvent pas d’accord financier, le fils de la reine Elizabeth II pourrait bien être jugé au civil.
Le juge Lewis Kaplan a estimé que la demande de rejet du prince Andrew, concernant la plainte de Virginia Giuffre déposée l’été dernier, devait être «refusée à tous les égards». La victime affirme avoir subi des agressions sexuelles de la part du prince en 2001, lorsqu’elle avait 17 ans, à Londres, à New York et aux îles Vierges américaines. Âgée de 38 ans, cette américaine qui vit désormais en Australie a remis l’affaire sous le feu des projecteurs il y a quelques mois, en portant plainte à New York contre le prince Andrew.
Elle accuse notamment Andrew d’avoir été un membre de l’entourage de Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell, cette dernière ayant été reconnue coupable en décembre de trafic sexuel, qui l’auraient livrée à lui pour qu’il abuse d’elle sexuellement. Une affaire qui entache la famille royale, et sur laquelle Buckingham Palace refuse toujours de s’exprimer.
Pas de poursuites pénales
Pour l’heure, le prince Andrew, qui a toujours fermement nié les faits qui lui sont reprochés, peut faire appel de cette décision du tribunal fédéral de Manhattan. La défense a notamment avancé le fait qu’en 2009, Virginia Giuffre avait signé un accord avec Jeffrey Epstein dans lequel elle assurait ne pas le poursuivre, ainsi que «d’autres accusés potentiels», contre une somme de 500.000 dollars. Un accord que le juge Kaplan a estimé «ambigu» et «loin d’être un modèle de clarté et de précision dans sa rédaction».
Si tous les recours en son pouvoir échouent, et qu’aucun accord financier n’est trouvé entre les deux parties, un procès au civil pourrait se tenir «entre septembre et décembre» de cette année. Le juge Kaplan a tenu à rappeler que la décision qu’il a rendue ce mercredi n’avait en aucun cas vocation à déterminer si les déclarations de Virginia Giuffre étaient vraies ou fausses.
Par ailleurs, la plainte déposée par la présumée victime ne peut pas être convertie en poursuites pénales. Les procureurs américains pourront engager des poursuites contre le prince Andrew s’ils estiment qu’un crime a pu être commis, mais cela semble, selon les spécialistes, peu probable.