Les 9 et 10 janvier, deux journées de pourparlers entre Moscou et Washington sont prévues pour tenter d’apaiser la crise qui oppose la Russie à l’Ukraine.
Ces journées, organisées à Genève, en Suisse, auront pour but d’étudier les demandes présentées par la Russie et de trouver des pistes de réflexion pour aller vers une désescalade à la frontière russo-ukrainienne où les tensions ont débuté à la fin du mois de novembre 2021.
La Russie est accusée par l’Occident et par l’Ukraine de préparer une nouvelle invasion du territoire ukrainien en regroupant son armée à la frontière. Mi-décembre, les responsables ukrainiens estimaient à 175.000 le nombre de militaires russes présents sur place. De son côté, la Russie accuse l’Ukraine de mettre en péril la sécurité de son territoire national et de vouloir reprendre la Crimée en massant la moitié de sa force armée (125.000 hommes) à la frontière russe.
Ces deux premières journées de discussion permettront à Moscou de présenter une nouvelle fois ses exigences sécuritaires, parmi lesquelles l’assurance, par des «garanties juridiques», que l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) ne s’étendra pas à l’Est en acceptant l’adhésion de pays proches géographiquement de la Russie, tels l’Ukraine ou la Géorgie. Des adhésions qui pourraient, selon elle, menacer sa sécurité.
La Russie prépare les pourparlers avec les États-Unis et l’OTAN en amont
À l’approche des pourparlers, les appels entre les différents dirigeants se sont multipliés. Jeudi 30 décembre, les présidents russe et américain se sont une nouvelle fois entretenus en visioconférence en prévision de la réunion du 10 janvier. Un appel qui a «satisfait» Vladimir Poutine qui estime que cet entretien préliminaire a été «franc», «concret» et «constructif».
La «volonté de dialogue» montrée par la Russie est saluée par les alliés, qui continuent cependant de menacer le pays de sanctions exemplaires en cas d’agression armée de l’Ukraine. Les sanctions évoquées restent pour le moment financières et politiques. Londres a confirmé, le 18 décembre, qu’une intervention militaire des membres de l’OTAN restait «hautement improbable».
Tout comme lors de son premier entretien téléphonique avec le président russe, Joe Biden a quant à lui attendu quelques jours avant de s’entretenir cette fois-ci avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Lors de cette visioconférence qui s’est déroulé dimanche 2 janvier, Joe Biden a réaffirmé le soutien américain à «l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine» mais aussi la volonté ferme de régler démocratiquement la situation et éviter un renforcement de la crise entre les deux pays.
d'autres rendez-vous programmés
Ce même jour, Vladimir Poutine a, de son côté, eu une réunion téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Une fois de plus, les exigences russes ont été évoquées mais également les pistes de réflexions à suivre pour sortir au plus vite de cette crise. Le Kremlin indique que les deux dirigeants se sont «confirmé l'intention de renforcer le partenariat mutuellement bénéfique entre la Russie et la Turquie.»
Les deux premières journées ne réuniront à Genève, que les représentants de la Russie et des États-Unis avant d’être suivies le 12 janvier par une rencontre entre la Russie et les membres de l’OTAN et, le 13 janvier; par une réunion dans le cadre de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.)
La Russie n’est cependant pas la seule à préparer activement les discussions puisque l’Ukraine, qui ne participera pas à cette première étape, accueille du 4 au 6 janvier le responsable de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell sur le front Est, théâtre des tensions.
Cependant, l’absence de l’Ukraine lors de ces premiers échanges ne signifie pas que le pays restera absent longtemps du processus. Joe Biden ayant insisté sur le fait qu’aucun accord sur la question ukrainienne ne serait conclu avec la Russie «sans nos alliés et partenaires, y compris l’Ukraine.»