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«Most Wanted» : un trafiquant français parmi les individus les plus recherchés d'Europe

[EUROPOL]

Alors que l'agence européenne de police criminelle Europol lance sa campagne annuelle d'appels à témoignages pour retrouver la trace de fugitifs en cavale, CNEWS vous dévoile le portrait d'un Français parmi les plus recherchés : Joël Soudron, en fuite depuis 2018.

Les enquêteurs de la BNRF, la Brigade nationale de recherche des fugitifs, pensent que l'aide du public, de citoyens qui pourraient l'avoir remarqué, peut faire la différence dans la traque de Joël Soudron, 42 ans : «un très gros poisson» dans le trafic de drogue international, nous confie une source proche de l'enquête. Il faut dire qu'il y a un précédent notable : l'an dernier, la campagne d'Europol visant à recueillir des témoignages sur des hommes en cavale a été fructueuse puisqu'elle a permis d'obtenir des renseignements permettant de retrouver la trace et d'interpeller un autre suspect Français, François di Pasquali.

Sur le site eumostwanted.eu, les citoyens peuvent ainsi trouver le signalement cette année de Joël Soudron, alias James Olivier Kane, et laisser un témoignage anonymement s'ils pensent disposer d'informations utiles pour mettre les policiers sur sa piste.

L'homme est recherché à double titre. D'abord, il doit finir de purger une peine de prison de 6 ans. Condamné dans une affaire de stupéfiants en son absence, il avait été interpellé en 2016 au Mali par les autorités locales et remis à la France au mois de septembre de la même année. Direction la prison donc avant de prendre la poudre d'escampette en septembre 2018 pendant une permission de sortie.

Depuis, l'homme est considéré comme évadé. Il est aussi recherché dans une autre affaire, dans laquelle il est mis en examen pour direction de trafic de stupéfiant. C'est une qualification rarement retenue, mais qui témoigne du gabarit de cet homme suspecté d'avoir fait venir au port du Havre en provenance des Antilles plusieurs centaines de kilos de cocaïne entre 2005 et 2011 : «Il a toujours été très discret dans le milieu des stupéfiants, il est longtemps passé sous les radars, avant d'arriver dans les plus hautes sphères du trafic international», indique-t'on à la BNRF. «Nous pensons qu'il dispose d'une manne financière considérable, de plusieurs millions d'euros, qui peut lui permettre de changer régulièrement de pays et de se procurer de faux papiers, poursuit-on de même source. Il a beaucoup de connaissances dans les Antilles françaises mais aussi néerlandaises et britanniques. Il a aussi un certain nombre de relais en Afrique francophone via des entreprises locales qui peuvent lui servir de prête-nom pour blanchir de l'argent.»

Cette enquête, menée à l'époque par l'Octris (Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants), matérialise une trentaine d'importations à son actif, dont une saisie en 2011 par les douanes au Havre de plus de 230 kg de cocaïne dans des containers. En perquisition dans la foulée, les policiers ont trouvé chez lui 270 kilos de la même drogue et 280.000 euros en liquide. Les investigations permettent d'identifier différents individus suspectés d'avoir été chargés de l'expédition, de la réception, de la distribution aux grossistes mais aussi de remonter jusqu'au commanditaire : le guadeloupéen Joël Soudron.

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