Pour Pfizer, BioNTech et Moderna, les secondes sont d'or. D'après une étude publiée ce mardi 16 novembre par la People's Vaccine Alliance, le trio engrange conjointement plus de 1.000 dollars (environ 880 euros) par seconde, 65.000 dollars par minute et 93,5 millions de dollars par jour.
Un profit colossal que l'association juge «indécent» puisque ces groupes pharmaceutiques ont amassé cet argent en vendant l'immense majorité de leurs doses à des pays riches, aux dépens des nations moins développées qui restent très faiblement vaccinées.
34 milliards de dollars de bénéfices avant impôts
Maaza Seyoum, membre de l'antenne africaine de la People's Vaccine Alliance, précise que «seulement 2% des personnes dans les pays à faible revenu ont été entièrement vaccinées contre le coronavirus». Ce, alors même que «quelques entreprises empochent des millions de dollars de bénéfices chaque heure».
D'après les calculs de l'association, qui milite pour une meilleure répartition des vaccins à travers le monde, les trois laboratoires devraient, selon les résultats qu'ils ont publiés, réaliser des bénéfices avant impôts s'élevant à 34 milliards de dollars cette année. Sachant que Pfizer, BioNTech et Moderna, contrairement à AstraZeneca et Johnson & Johnson, ne vendent pas leur sérum à prix coûtant.
Rappelant qu'à eux trois, ces groupes ont mobilisé plus de 8 milliards de dollars de financement public, la People's Vaccine Alliance leur reproche en outre d'avoir rejeté les appels à transférer la technologie des vaccins à des producteurs dans des pays à faible revenu, par l'intermédiaire de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pourtant, cette mesure «pourrait augmenter l'offre mondiale, faire baisser les prix et sauver des millions de vies», souligne l'association. Aussi, elle exhorte ces géants pharmaceutiques à lever immédiatement les brevets protégeant les vaccins anti-Covid, via une initiative de l'Organisation mondiale du commerce, autour de laquelle les tractations continuent.