Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence ce jeudi 11 novembre pour évoquer la crise des migrants bloqués à la frontière entre la Pologne et le Biélorussie.
Cette réunion, demandée par l'Estonie, la France et l'Irlande, s'est tenue à huis clos, alors que la tension ne faiblit pas entre la Pologne et la Biélorussie, soutenue par la Russie et accusée de «terrorisme d'Etat» mercredi par Varsovie.
Les Occidentaux ont condamné jeudi à l'ONU une «instrumentalisation orchestrée d'êtres humains» par la Biélorussie à la frontière avec la Pologne dans l'idée de «déstabiliser la frontière extérieure de l'Union européenne».
Le conseil de l'ONU a demandé une «réaction internationale forte» en dépit de l'appel au dialogue lancé plus tôt par le président russe Vladimir Poutine.
Les Européens accusent depuis des semaines le président biélorusse Alexandre Loukachenko d'alimenter une crise migratoire en acheminant des migrants venus du Moyen-Orient à la frontière, en représailles aux sanctions européennes.
«De telles situations ne devraient pas être utilisées pour des motifs politiques et devenir une cause de tension entre Etats», avait déclaré mercredi lors de son point-presse quotidien le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.
2.000 migrants campent dans le froid
«Le secrétaire général (Antonio Guterres) suit avec préoccupation la situation à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne», a-t-il ajouté. Il a rappelé «l'importance de gérer les questions de migration et de réfugiés en accord avec les principes humanitaires et du droit international», a précisé le porte-parole.
Plus de 2.000 migrants campent par un temps glacial depuis plusieurs jours dans une zone boisée à la frontière. De son côté, la Pologne a déployé une clôture de barbelés coupants et pas moins de 15.000 soldats pour leur barrer la route. Côté biélorusse, des gardes-frontières les empêchent de faire demi-tour.