Le prince William a critiqué jeudi la course folle des milliardaires dans le développement du tourisme spatial, appelant à se concentrer plutôt sur les problèmes de la planète, avant la grande conférence sur le climat (COP26) à Glasgow.
Le petit-fils de la reine Elizabeth II précise qu’il n’est « absolument pas intéressé » par un tel voyage, pointant «la question fondamentale» du bilan carbone des vols spatiaux. « Certains des plus grands cerveaux et esprits de ce monde doivent essayer avant tout de réparer cette planète, pas essayer de trouver le prochain lieu où aller vivre », a déclaré le petit-fils de la Reine Elisabeth II dans un entretien avec la BBC, avant la première édition dimanche de son prix Earthshot pour récompenser des solutions à la crise climatique.
La critique est d’autant plus cinglante qu’elle est intervenue juste après le voyage dans l'espace effectué mercredi par l'acteur de la série culte Star Strek William Shatner à bord d'une fusée de Blue Origin. Il s'agissait du deuxième vol habité de la fusée du milliardaire américain Jeff Bezos, fondateur d'Amazon, qui entend s'imposer comme un acteur incontournable dans le secteur convoité du tourisme spatial, où concourent également les milliardaires britannique Richard Branson et américain Elon Musk.
Agir plutôt que parler
En préambule de la COP26, le prince William, deuxième dans l'ordre de succession au trône britannique, s'est aussi joint à l'appel en faveur du climat de son père le prince Charles, dont il a loué l'action de longue date en faveur de l'environnement. «La route n'a pas été facile là-dessus et je pense que vous savez qu'il était en avance, bien avant son temps en mettant en garde contre certains de ces dangers», a-t-il déclaré. « Ce serait un désastre absolu » que George, fils aîné de William, ait à se trouver « là à parler avec vous dans 30 ans, à répéter les mêmes choses, parce que d'ici-là, il sera trop tard », a dit le prince.
Avant la conférence de l'ONU sur le climat, prévue à partir du 31 octobre, le duc de Cambridge a aussi exhorté les dirigeants du monde à passer à l'action pour y remédier et à ne pas se contenter de « belles paroles ». « Je veux que les choses dont j'ai profité, la vie au grand air, la nature, l'environnement, je veux que ce soit toujours là pour mes enfants et pas seulement mes enfants mais les enfants de tout le monde », a-t-il dit. « Si on ne fait pas attention, on va voler l'avenir de nos enfants à travers ce que l'on fait maintenant », a-t-il insisté.
Dans une interview accordée à la BBC diffusée lundi, son père le prince Charles, 72 ans, s'était dit inquiet que les dirigeants internationaux qui se réuniront à Glasgow ne « fassent que parler » pendant la COP26, au lieu de prendre des mesures pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.