L’ONG autrichienne AllRise s’attaque, ce mardi, à Jair Bolsonaro. Elle a déposé une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) pour «crime contre l’humanité» à l’encontre du président brésilien, en raison de son rôle dans la déforestation de l’Amazonie.
AllRise tient le chef d'Etat pour responsable de l’aggravation de la destruction de la forêt amazonienne, et affirme que, depuis son arrivée à la présidence, plus de 4.000 km2 de forêts sont détruits chaque année. Elle soutient que le rythme de la déforestation s’est accru de 88%.
L’ONG a donc lancé la campagne «The Planet VS Bolsonaro», et déposé une plainte devant la CPI, avançant que «les crimes contre la nature sont des crimes contre l’humanité». Elle accuse le président brésilien d’avoir «systématiquement» cherché à affaiblir ou à se débarrasser des lois ou organismes qui encadrent la déforestation, et à s’opposer aux militants écologistes. Des actions qui ont des conséquences tant au niveau local que mondial.
Brazilian President Jair Bolsonaro is destroying the Amazon. His actions threaten us all. Today, the planet fights back. We’re filing charges against Bolsonaro at the International Criminal Court. Together, we will hold him to account. Share. Sign. Stop his crimes. #ThePlanetVs pic.twitter.com/9UVhELbqdX
— ThePlanetVs (@ThePlanetVS) October 12, 2021
«Notre seul objectif est de veiller à ce que les acteurs de l'Etat, du secteur privé et de la politique, tels que Jair Bolsonaro et les membres de son gouvernement, qui permettent intentionnellement une telle destruction, soient tenus légalement responsables», a expliqué le fondateur de AllRise, Johannes Wesemann, auprès du journal britannique The Guardian.
C’est la quatrième plainte déposée à l’encontre de Jair Bolsonaro devant la Cour pénale internationale. Il a notamment fait l’objet d’une plainte en janvier 2021 de Raoni Matuktire, défenseur emblématique de la forêt amazonienne, pour crime contre l’humanité, accusé de «persécuter» les peuples autochtones. En juillet 2020, des professionnels de santé brésiliens ont aussi demandé à la CPI d’enquêter pour crime contre l’humanité dans la gestion de la crise du Covid-19 par le gouvernement de Bolsonaro.
De nombreuses études scientifiques soulignent la situation critique de l’Amazonie d’un point de vue environnemental. De chercheurs de la Fiocruz, organisme pour la recherche en santé publique, de l’Institut national de recherches spatiales (INPE) et de l’Université de São Paulo ont affirmé dans une récente publication qu’environ 12 millions de Brésiliens pourraient être exposés à des chaleurs extrêmes en 2100 à cause de la déforestation et des changements climatiques. Ils prévoient une augmentation de chaleur de 7,5 à 11,5 °C en 2100 par rapport aux températures actuelles du nord du pays.