Une exigence trop importante ? Ce jeudi 15 juillet, un membre de l'équipe gouvernementale afghane en charge des négociations avec les talibans, a fait savoir que le groupe rebelle exigeait la libération de 7.000 prisonniers en échange d'un cessez-le-feu de trois mois.
Cette demande intervient dans un contexte défavorable pour le pouvoir central, qui n'arrive pas à empêcher la progression continue des talibans dans le pays. Au soir du 14 juillet, le groupe a ainsi affirmé contrôler l'un des postes-frontières les plus fréquentés entre l'Afghanistan et le Pakistan. À noter qu'ils en contrôlent d'autres, proches de l'Iran ou encore du Turkménistan.
Accepter l'offre pour obtenir quelques semaines de répit n'est pas facile pour Kaboul. Nader Nadery, membre de l'équipe de négociation, a rappelé devant la presse que l'an passé, 5.000 prisonniers avaient déjà été libérés mais que «la violence n'avait pas cessé et s'était au contraire accrue».
À l'heure actuelle, l'emprise des talibans sur le territoire afghan est principalement concentrée dans les zones rurales. La situation s'est considérablement dégradée avec le retrait des troupes américaines et internationales ces dernières semaines. Le gouvernement central continue d'avoir le contrôle dans les capitales de province, alors que les pourparlers entre les deux camps n'avancent pas depuis leurs débuts à Doha (Qatar) en septembre dernier.
Une catastrophe humanitaire redoutée
Amir Khan Muttaqi, haut responsable du groupe terroriste, a fait savoir le 13 juillet qu'il ne souhaitait pas de combat dans les villes. «Il vaut mieux que nos compatriotes, les érudits et les oulémas («savants», en français, NDLR) utilisent tous les canaux pour entrer en contact» afin de «parvenir à un accord sensé pour évider des dommages à leurs villes», a-t-il expliqué.
Dans ce contexte, certains observateurs craignent une véritable crise humanitaire. Ce 13 juillet, l'agence des Nations unies pour les réfugiés a estimé qu'environ 270.000 Afghans ont été contraints de quitter leur domicile depuis janvier.
Enfin, d'après la mission d'assistance onusienne en Afghanistan, le nombre de pertes civiles a augmenté de 29% lors du premier trimestre de 2021.