En France, le débat sur la vaccination obligatoire des soignants divise. A l'étranger, un petit nombre de pays ont déjà sauté le pas et contraignent certaines catégories de population à se faire vacciner contre le coronavirus.
Pionnière en la matière, l'Italie, qui oblige depuis avril dernier les médecins et personnels de santé à se faire vacciner contre le Covid-19, sous peine de ne plus pouvoir exercer au contact du public, voire d'être suspendus et privés de salaire. Des sanctions sont déjà tombées fin juin dans la région de Calabre, dans le sud-ouest du pays. Cette mesure a récemment été attaquée en justice par 300 soignants. Une audience est prévue le 14 juillet prochain.
Toujours en Europe, le Royaume-Uni s'est également converti à l'obligation vaccinale des soignants. Le gouvernement britannique a décidé de rendre obligatoire la vaccination contre le coronavirus pour toutes les personnes travaillant dans les maisons de retraite anglaises, y compris le personnel non-médical comme les coiffeurs, esthéticiennes et bénévoles. La mesure doit encore être approuvée par le Parlement, pour une entrée en vigueur prévue en octobre.
Ailleurs dans le monde, l'Australie a pris une décision similaire fin juin : toutes les personnes travaillant dans des résidences de soins pour personnes âgées devront avoir reçu au moins une dose de vaccin d'ici à la mi-septembre. La Serbie envisage elle aussi de rendre la vaccination obligatoire pour ses soignants.
Des mesures locales en Russie et aux Etats-Unis
Dans d'autres pays, l'obligation vaccinale concerne des publics bien plus larges. C'est le cas au Kazakhstan, où les autorités ont ordonné le 1er juillet dernier la vaccination obligatoire de la plupart des employés qui ont des contacts avec d'autres personnes. Cette mesure couvre de nombreux secteurs, allant de la banque à l'aérien en passant par le divertissement. Ceux qui refusent l'injection seront interdits d'interagir avec les clients ou avec d'autres personnes.
En Russie et aux Etats-Unis, Vladimir Poutine et Joe Biden se sont tous deux prononcés contre toute obligation vaccinale au niveau national. Ce qui n'empêche pas les initiatives locales. Du côté de la Russie, environ vingt régions, selon Associated Press, ont mis en place de telles mesures pour certaines catégories d'employés. A Moscou par exemple, elle concerne les salariés du secteur des services, ainsi que les enseignants et les employés communaux.
Aux Etats-Unis, San Francisco va rendre la vaccination obligatoire pour ses 35.000 employés municipaux, incluant les policiers et les pompiers, sous peine de sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu'au licenciement. Cette mesure prendra effet dès que les vaccins anti-Covid auront reçu une approbation complète de la part de l'agence américaine des médicaments (FDA) - ils ne disposent pour l'instant que d'une autorisation d'urgence de mise sur le marché. Au Texas, plus de 150 employés d'un hôpital de Houston ont été licenciés ou ont démissionné le mois dernier après avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid-19, comme l'établissement l'avait exigé. Certains employés avaient attaqué en justice l'établissement, mais leur recours a été rejeté.
Des obligations qui ne disent pas leur nom
D'autres Etats n'imposent en tant que telle aucune obligation vaccinale. Cependant, dans les faits, les restrictions pour les non-vaccinés sont si importantes que cette politique s'apparente à une quasi-obligation. C'est le cas en Arabie saoudite, où seules les personnes vaccinées seront autorisées, à partir du 1er août, à entrer dans les établissements gouvernementaux et privés (lieux d'enseignement, sportifs, de divertissement...), ainsi que dans les transports en commun. Seuls les employés vaccinés pourront retourner sur leur lieu de travail.
Au Pakistan, la province du Baloutchistan, dans le sud-ouest du pays, interdit aux personnes non vaccinées d'entrer dans les services publics, les parcs, les centres commerciaux et les transports en commun. Dans la province du Sind, les fonctionnaires qui refusent d'être vaccinés ne seront plus payés, tandis que la province du Penjab a menacé de couper le téléphone à ceux qui refuseront l'injection.
Enfin, seuls deux pays dans le monde ont rendu la vaccination obligatoire à tous. Il s'agit du Tadjikistan, où très peu de détails sur cette mesure ont été dévoilés, et du Vatican, où les sanctions peuvent aller théoriquement jusqu’au licenciement.