Le «Boucher des Balkans» est fixé sur son sort. La Chambre d'appel du Mécanisme pour les tribunaux internationaux (MTPI) a confirmé la condamnation de Ratko Mladic, ancien chef militaire serbe de Bosnie, à La Haye ce 8 juin.
L'homme de 78 ans avait été condamné en 2017 à une peine de perpétuité pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Il avait cependant fait appel de la décision, et ses avocats ont mis en avant son état de santé. Le tribunal lui reproche notamment son implication dans le massacre de Srebrenica en 1995, considéré comme un acte de génocide par la justice internationale. Pour rappel, 8.000 hommes et adolescents bosniaques musulmans avaient perdu la vie, tués par les forces serbes.
À l'étranger, les réactions commencent à s'enchaîner. La Maison Blanche a souligné un «jugement historique qui montre que ceux qui commettent des crimes horribles seront tenus pour responsables». Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, a de son côté exprimé sa satisfaction de voir que la peine avait été maintenue. «La décision (...) garantie une certitude historique et une finalité pour les victimes et les survivants», exprime-t-elle dans un communiqué.
Ratko Mladic n'est pas le seul dirigeant à avoir été jugé pour les crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie. L'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic est mort d'une crise cardiaque en 2006 avant la fin de son procès, et Radovan Karadzic, ex-chef politique des Serbes de Bosnie, avait été condamné à la prison à vie en 2019.
Difficile pour autant d'imaginer que cette décision à La Haye vienne clore ce chapitre de l'histoire récente. Serge Brammertz, procureur au MTPI, avait en amont fait savoir que le jugement final ne serait pas suffisant pour apaiser les divisions dans les Balkans.