Un nouvel acte à mettre sur le compte de la junte militaire en Birmanie ? Le poète dissident Khet Thi est mort en détention après avoir été arrêté pour être interrogé le 8 mai dernier. Mais sa femme assure que lorsque son corps lui a été rendu, les organes avaient été retirés.
Alors que celle-ci, nommée Chaw Su, avait également été interrogée par la police, il lui a été demandé de rejoindre son mari à l'hôpital. «Je pensais que c'était pour un bras cassé ou quelque chose comme ça... Mais quand je suis arrivé, il était à la morgue et tous ses organes internes étaient absents», a-t-elle expliqué à la BBC. L'hôpital lui aurait expliqué que Khet Thi avait eu un problème cardiaque. L'hôpital ainsi que la junte militaire ont été contacté par plusieurs médias, sans succès.
L'homme était admiré parmi la résistance contre la junte militaire, responsable du coup d'Etat en février dernier. Âgé de 45 ans d'après sa page Facebook, il avait notamment écrit la phrase : «ils nous tirent des balles dans la tête, mais ils ne savent pas que la révolution est dans le coeur».
«je ne veux pas être un martyre»
Dans l'un de ses textes, publié deux semaines après le coup d'Etat, il écrivait : «Je ne veux pas être un héros, je ne veux pas être un martyre, je ne veux pas être un faible, je ne veux pas être un idiot. Je ne veux pas soutenir l'injustice. Si je n'avais plus qu'une minute à vivre, je voudrais que ma conscience soit tranquille pendant cette minute».
Comme l'explique Reuters, ce n'est pas la première fois que des personnalités du monde de la culture, et en particulier des poètes, soient pris pour cible. C'est notamment le cas de K Za Win, qui est mort en mars dernier à 39 ans après s'être vu infliger une blessure par balle pendant une manifestation.