Ce mardi 30 mars, après dix heures de négociation, un accord a finalement été trouvé entre le plus important syndicat allemand, IG Metall et l’organisation patronale Gesamtmetall pour la région Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest).
Cet accord comprend une augmentation des salaires et fera office de modèle avant d’entrer en vigueur dans les autres régions allemandes. Fixée à 2,3%, cette hausse progressive sera versée en totalité ou dans l’option d’un passage à une semaine de quatre jours.
Toutefois il faudra que les ouvriers allemands patientent jusqu’au mois de février de l’année prochaine pour pouvoir toucher cet argent. Soit 18,4% d’un seul salaire mensuel, d’après IG Metall. De plus, une « prime coronavirus » de 500 euros a également été accordée.
Ces négociations très attendues laissent entrevoir une paix sociale qui devrait durer deux ans. Le syndicat a déclaré que « cet accord offre des réponses aux problèmes urgents de notre époque : les conséquences aiguës de la pandémie de coronavirus et les défis structurels de nos industries ».
Cependant, IG Metall qui représente 2,2 millions de travailleurs dans tout le pays, réclamait depuis décembre une augmentation de salaire de 4%, re négociable au bout de douze mois. Du côté des employeurs, cette demande était impossible. Aucune marche de manoeuvre sur les salaires en raison des effets de la pandémie de coronavirus était envisageable. Les incertitudes d’approvisionnement et les risques de faillite en étaient les principales causes.
Des accords qui ne font pas l'unanimité
Bien que le président de l’association des employeurs, Stefen Wolf se félicite de cette solution qu’il juge « bonne » et qui pourrait être adoptée dans tout le pays, l’association d’ingénierie VDMA n’a pas manqué d’émettre quelques critiques. Cette dernière reste méfiante étant donné les perspectives économiques qui sont à l’heure actuelle toujours incertaines.
« L’accord dans l’industrie métallurgique et électrique est basé sur l’hypothèse optimiste selon laquelle les entreprises se remettront rapidement de la crise du coronavirus. Il n’y a que des signes provisoires de cela jusqu’à présent » avance le directeur général de VDMA, Thilo Brodmann.