Ces dernières semaines, l'Irlande du Nord est confrontée à des tensions et heurts intracommunautaires. Mobilisés, les services de police locaux (PSNI) sont aussi la cible d'attaque : lundi 19 avril, une bombe a été découverte sous la voiture d'une policière.
Dans un premier temps signalé comme un «objet suspect», l'engin a par la suite été identifié comme une bombe «en état de marche, avec des explosifs attachés à un conteneur de liquide inflammable», explique le chef adjoint de la police, Mark McEwan. Il ajoute que le véhicule était garé tout près du domicile de l'agent et que l'engin était placé à l'arrière, là où s'assied la fille de trois ans de la policière.
There will be political disagreements, but Northern Ireland must keep moving forward. We will not be dragged back to bombs & bullets.
— Arlene Foster #WeWillMeetAgain (@DUPleader) April 20, 2021
Mark McEwan estime que la bombe, si elle n'avait pas été neutralisée, aurait pu causer «une boule de feu», brûlant la voiture et toute personne se trouvant à proximité. Au lendemain de la découverte, il a indiqué qu'une enquête avait été ouverte et qu'elle s'orientait vers une implication de la Nouvelle IRA, groupe républicain dissident de l'historique Armée républicaine irlandaise (IRA).
Pour Arlene Foster, Première ministre nord-irlandaise, il est clair que la policière a été «prise pour cible par des terroristes». Condamnant le ou les auteurs, l'élue a écrit sur Twitter : «Nous ne nous laisserons pas entraîner à nouveau dans le piège des bombes et des balles».
Le Brexit a ravivé les tensions
Arlene Foster fait ici référence aux décennies de troubles connues par l'Irlande du Nord dans la seconde moitié du XXe siècle. Les républicains, principalement catholiques et partisans de la réunification avec l'Irlande, s'opposaient alors aux unionistes, protestants et défenseurs de l'appartenance au Royaume-Uni. Ce conflit a fait quelque 3.500 morts en 30 ans.
La signature des Accords du vendredi saint, en 1998, a instauré une paix fragile, récemment mise à mal par le Brexit. Les unionistes estiment que le nouveau protocle post-Brexit, instauré spécialement pour l'Irlande du Nord, remet en question son rattachement à la Grande-Bretagne.
Des émeutes ont ainsi éclaté au début du mois d'avril et ont duré pendant plus d'une semaine, jusqu'à ce que les manifestants appellent au calme après le décès du prince Philip. Le répit aura néanmoins été de courte durée puisque les manifestations ont repris dès lundi 19 avril, occasionnant des heurts entre unionistes et forces de l'ordre dans l'ouest de Belfast.