Une première historique. Le Congrès américain étudiera aujourd'hui en commission un projet de loi entrouvrant la porte à l'indemnisation des descendants d'esclaves noirs.
«Ce texte, présenté pour la première fois il y a près de trente ans, prévoit la création d'une commission pour étudier l'esclavage et les discriminations aux Etats-Unis depuis 1619 et recommander des réponses adéquates», a déclaré vendredi dernier la commission judiciaire de la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. Elle a prévu des débats et un vote en commission ce mercredi.
Cette étape ouvre la voie à un possible vote en séance plénière à la Chambre, dont la date n'a toutefois pas été fixée. L'avenir de ce texte reste incertain au Sénat.
«Bien longtemps après l'abolition de l'esclavage, la ségrégation et l'asservissement des Afro-américains ont en partie déterminé les politiques de ce pays, qui ont à leur tour façonné ses valeurs et ses institutions», a expliqué le président de la commission, le démocrate Jerry Nadler.
La loi HR40
«Aujourd'hui, nous vivons encore avec des inégalités raciales dans l'accès à l'éducation, à la santé, au logement, aux assurances, à l'emploi et à d'autres biens de la société, qui sont directement imputables à l'héritage de l'esclavage et aux discriminations raciales ayant été soutenues par les autorités», a-t-il ajouté.
La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU a salué l'étude «historique» en commission de cette loi, appelée HR40.
«Le Congrès s'est assis sur HR40 pendant trente ans et cet examen et vote démontrent que nos élus écoutent enfin la volonté des millions de personnes qui exigent que nous commencions à compenser les communautés les plus frappées par le racisme et l'oppression», a dénoncé une responsable de l'organisation, Jennifer Bellamy.
Bien qu'il s'agisse d'«un pas important dans la bonne direction, cela ne marque que le début», a-t-elle ajouté en promettant de se «battre jusqu'à ce que HR40 soit soumise à un vote en séance plénière».