H&M, Nike, Adidas... Le boycott par la Chine de certaines marques de vêtements occidentales s'intensifie. Leurs logos sont désormais floutés à la télévision chinoise. Pékin ne digère pas qu'elles se soient engagées à ne plus utiliser de coton en provenance du Xinjiang, en raison de craintes liées au travail forcé d'Ouïghours.
Des émissions de variété, très populaires en Chine, montrent désormais des candidats parfois floutés de la tête au pied, pour cacher les logos des marques boycottées, sur les chaussures, les pantalons ou les t-shirts, a repéré la BBC.
Certaines internautes chinois se sont même dits désolés pour les personnes travaillant en post-production pour ces émissions et chargées de ce travail de titan.
NEW - Chinese TV stations have started to blur out Western brand logos in their programs, in order to protect China's Xinjiang cotton industry from backlash over Uyghur forced labor (BBC) pic.twitter.com/3YjuKdcD9S
— Disclose.tv (@disclosetv) April 7, 2021
I was wondering why Chuang 2021 decided to blur out so many logos with the new episodes because they obviously have an advertisement deal with the brand, so why blurring it?
And then I remembered the new sanctions and everything made sense again. pic.twitter.com/82UbjdmSts— () watch Vincenzo and Mouse! (@TheoryTurn) April 3, 2021
Une émission de télé-réalité célèbre en Chine, «Youth with you», a même dû repousser fin mars la diffusion de l'un de ses épisodes. Si aucune raison n'a été donnée par la société de production, les téléspectateurs ont tout de suite remarqué le flou sur les t-shirts de plus de 50 personnes, pouvant expliquer le report.
Des sanctions occidentales comme point de départ
Derrière ces floutages se cachent les logos de géants du textile, tels H&M, Nike, Adidas, Uniqlo et Zara. Ils sont visés par une vaste campagne de boycott dans les médias et sur les réseaux sociaux chinois, menée par Pékin, depuis l'annonce le 22 mars dernier de sanctions européennes et américaines contre la Chine pour des violations des droits de l'homme à l'encontre de sa minorité ouïghoure. Les autorités chinoises ont répliqué par des contre-sanctions.
Quelques jours après, des communiqués et des déclarations de marques américaines, européennes et japonaises, datant de l'année dernière, ont été exhumés en Chine. Se disant «préoccupées» par plusieurs rapports faisant état de l'internement et le travail forcé de Ouïghours dans des «camps» du Xinjiang, elles s'engageaient à boycotter le coton en provenance de cette région du nord-ouest de la Chine. Le pouvoir chinois nie ces accusations, affirmant qu'il s'agit seulement de «centres de formation professionnelle», destinés à éloigner les Ouïghours de l'extrémisme religieux.