La pandémie a privé certains couples d'un accès à une contraception satisfaisante, les confrontant, en plus de tout le reste, à l'arrivée involontaire d'un enfant. Les données rassemblées par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et Avenir Health font état d'environ 1,4 million de grossesses non désirées dans le monde, dûes à la perturbation des services de planification familiale.
En 2020, cela concerne tout particulièrement 115 pays à faible et moyen revenu, soit environ 12 millions de femmes. De multiples facteurs dûs à la pandémie sont venus troubler leur accès à la contraception, parmi lesquels les restrictions de déplacement, les perturbations des chaînes d'approvisionnement, les ruptures de stock et la surcharge globale des structures de santé.
One year into the #coronavirus pandemic, @UNFPA estimates 12 million women have experienced disruptions in their #familyplanning services.
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Au Népal, l'UNFPA a notamment rencontré Maya Boyara, 32 ans. Déjà mère de quatre enfants, elle avait décidé de ne pas en avoir d'autres et se rendait depuis neuf ans dans le centre de santé le plus proche pour se faire administrer une contraception injectable. Mais en juin 2020, on lui a annoncé que le produit était en rupture de stock.
«J'étais en permanence inquiète de connaître une autre grossesse alors que je ne le souhaitais pas», se souvient cette habitante de la municipalité de Dasharathchand. Une crainte qui s'est finalement réalisée puisque Maya Boyara a accouché le 25 février dernier.
Un bébé qui «est aimé», précise-t-elle, mais qui met à mal l'équilibre d'une famille déjà fragilisée par la pandémie. «Avec notre maigre revenu, élever notre cinquième enfant sera une rude bataille pour moi et mon mari.»
Une morbidité maternelle accrue
Ces grossesses non planifiées menacent parfois la vie des femmes à plus court terme puisque les chiffres de l'UNFPA montrent que leur augmentation a entrainé un plus grand nombre d'avortements non médicalisés mais aussi une morbidité et une mortalité maternelle accrue.
Heureusement, les sytèmes de santé ont souvent fait preuve de réactivité et d'ingéniosité pour limiter le phénomène. Les premières projections de l'agence onusienne, réalisées en avril 2020, prédisaient six mois de perturbations, avec 47 millions de femmes touchées et 7 millions de grossesses non désirées.
Or, les estimations actuelles sont plutôt à 3,6 mois de troubles en moyenne, avec une concentration particulière en avril et mai. Cela grâce aux solutions d'urgence déployées sur le terrain, comme la centralisation des livraisons de contraceptifs ou la redirection des services de planification familiale vers les centres de quarantaine.
Si la situation aurait pu être pire, l'UNFPA recommande néanmoins de ne surtout pas relâcher la vigilance : en ce moment même, la pandémie empêche encore de nombreuses femmes à travers le monde d'accéder à leur moyen de contraception.