Les jumeaux n'ont jamais été aussi nombreux à voir le jour. C'est ce que révèle une étude publiée ce vendredi 12 mars dans la revue Human Reproduction.
Depuis trente ans, le taux de gémellité a augmenté significativement. Cet indicateur est passé de 9,1 accouchements pour 1000 dans les années 1980 à 12 dans les années 2010, indiquent le Musée de l'Homme et l'Institut national d'études démographiques (Ined) dans un communiqué.
Selon ces travaux, 3,2 millions d'enfants jumeaux naissent chaque année dans le monde, soit l'équivalent d'environ un bébé sur 40.
Le recours à la PMA en cause
Ce taux inédit de naissance gémellaire dans le monde s'expliquerait en premier lieu par le recours plus important à la procréation médicalement assistée (PMA). Cet ensemble de pratiques cliniques et biologiques, qui comprend notamment la fécondation in vitro (FIV), augmente en effet la probabilité de naissances multiples.
Le recul moyen de l'âge des femmes lors de leur première grossesse pourrait aussi expliquer la hausse de naissances gémellaires.
8 jumeaux sur 10 naissent en Afrique ou en Asie
C'est en Asie et en Afrique que les naissances gémellaires se concentrent principalement. Ces continents voient naître, respectivement, 1,3 million de jumeaux. Autrement dit, huit jumeaux sur dix voient le jour sur les continents asiatique ou africain.
Des chiffres qui s'expliquent par le fait que la population asiatique représente 60% des humains et que le taux de natalité africain est bien plus important que ceux observés en Europe et en Amérique.
Un enjeu de santé publique
La hausse du taux de gémellité est scrutée de près par les spécialistes et les chercheurs. Cette tendance représenterait même un enjeu de santé publique tant les accouchements gémellaires sont plus à risque et les bébés plus fragiles. De plus, les parents sont confrontés à une charge plus importante ainsi qu'à des difficultés supplémentaires pour élever des jumeaux.
«Les pouvoirs publics et les collèges de médecins essaient depuis plusieurs années de modifier les pratiques médicales afin que la PMA aboutisse à des grossesses uniques plutôt que multiples», indique ainsi le communiqué conjoint de l'Ined et du musée de l'Homme. «Résultat, nous avons peut-être atteint un sommet en matière de taux de gémellité, en particulier dans les pays riches où la PMA s’est le plus diffusée jusqu’ici», peut-on lire enfin.