Carles Puigdemont bientôt en procès ? C'est une possibilité suite à la décision du Parlement européen qui a voté pour la levée de l'immunité de trois indépendantistes catalans, dont l'ancien chef de la communauté autonome espagnole.
Salué par Madrid, ce vote aura pour conséquence de rouvrir le dossier d'extradition de Carles Puigdemont. Il est en effet poursuivi en Espagne pour sédition suite à l'organisation d'un référendum interdit sur l'indépendance de la Catalogne en 2017, mais aussi pour «détournements de fonds publics». Des accusations qui pourraient lui coûter près de 30 ans de prison en Espagne.
C'est donc au niveau de la justice belge que le prochain épisode du feuilleton se décidera. Carles Puigdemont vit en effet dans le pays depuis 2017 pour tenter d'échapper aux poursuites des tribunaux espagnols. Mais les indépendantistes visés ont encore des espoirs d'éviter un retour en terres ibériques. En effet, la cour d'appel de Bruxelles a récemment empêché l'extradition d'un ex-ministre indépendantiste en raison de craintes concernant son «droit à un procès équitable».
Les indépendantistes toujours présents
Les personnalités poursuivies dénoncent en effet des procès politiques, et ont d'ailleurs annoncé leur intention de saisir la Cour de justice de l'Union européenne. Une manière de gagner encore un peu de temps avant une éventuelle arrestation et l'organisation d'un procès en Espagne. En octobre 2019, neufs dirigeants catalans avaient déjà été condamnés à des peines de prison, allant de 9 à 13 ans, pour leur rôle dans l'organisation du référendum.
Du côté politique, l'indépendance de la communauté autonome n'a pas été abandonnée. En février 2021, les citoyens votaient lors de l'élection du Parlement de Catalogne. Si les socialistes sont sortis vainqueurs, les partis indépendantistes sont ressortis renforcés avec deux députés de plus qu'en 2017. De quoi assurer une montée des tensions en cas d'extradition de Carles Puigdemont dans les mois à venir.