Le pape François et le grand ayatollah Ali Sistani se sont retrouvés samedi pour un tête à tête de près d’une heure, au deuxième jour de la visite du souverain pontife en Irak.Une entrevue historique.
Une rencontre inédite
Ce n’est pas tous les jours que le chef de l’Eglise catholique et la référence religieuse des chiites d’Irak et du monde se rencontrent. Jamais un pape ne s’était rendu en Irak, et c’est même le premier contact officiel entre le Vatican et le chiisme. Les deux hommes ont échangé pendant environ 50 minutes, soit le double du temps qui était prévu pour cet échange, organisé dans la ville sainte chiite de Najaf, à 200 kilomètres au sud de Badgad, la capitale irakienne.
La presse n’a pas été conviée à cet entretien, ni d’autres invités d’ailleurs. Entretien qui n’était pas prévu au calendrier du pape, mais qui a fait la fierté de nombreux chiites en Irak.
Des mots forts
La rencontre intervient deux ans après que le pape François a signé un «document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune» avec le grand imam d’Al-Azhar, référence de l’islam sunnite, l’autre branche de l’islam, en Egypte.
La discussion entre le chef des catholiques et le grand ayatollah a débouché sur une phrase concernant les chrétiens d’Irak qui restera sûrement dans les têtes. Ali Sistani, 90 ans, a ainsi déclaré qu’ils doivent «vivre en paix et en sécurité» et bénéficier de «tous les droits constitutionnels». Bien que de moins en moins nombreux – ils représentent 1% des Irakiens – les chrétiens du pays sont tout de même au nombre de 400.000.
La visite du pape François en Irak s’achèvera lundi, après un parcours de près de 1.500 kilomètres à travers le pays.