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Pologne : une militante du droit à l'avortement risque jusqu'à 8 ans de prison

Marta Lempart a été mise en examen, et laissée libre. [WOJTEK RADWANSKI / AFP]

Marta Lempart, de la Grève des femmes, le principal mouvement à l’origine des récentes protestations contre la restriction du droit à l'avortement en Pologne, a été mise en examen, apprend-on ce jeudi 11 février. Poursuivie pour mise en danger de la santé et de la vie d'autrui, elle risque jusqu'à huit ans de prison.

Ces informations ont été confirmées par le parquet polonais avant d'être relayées massivement par les agences de presse internationales et les réseaux sociaux.

Marta Lempart, 41 ans, est également accusée de provocation de «danger épidémiologique», certaines des manifestations s'étant déroulées en pleine pandémie. Elle est en outre accusée d'avoir insulté un fonctionnaire de police et d'avoir craché sur lui.

Lors de sa mise en examen, l'activiste a plaidé non coupable et refusé de témoigner, a précisé le parquet qui l'a laissée en liberté.

Marta Lempart est aussi accusée d'avoir «fait éloge» des attaques contre les églises au cours d'un entretien à une radio. Au total, elle risque «jusqu'à huit ans de prison», a déclaré une porte-parole du ministère polonais de la Justice.

De son côté, dans les colonnes du quotidien Gazeta Wyborcza, la militante des droits des femmes a fustigé un pouvoir conservateur nationaliste «qui se saisit du code pénal contre les citoyens car il perd dans les tribunaux les procès basés sur le code des délits». «C'est justement mon cas», a accusé Marta Lempart.

Des arrestations en cascade

En Pologne, le cas de Marta Lempart est loin d'être isolé. Ces dernières semaines, plusieurs personnes ont ainsi été interpellées par la police pendant les manifestations, mais poursuivies, elles avaient ensuite été majoritairement acquittées par les tribunaux. 

Le 27 janvier dernier, des milliers de Polonais étaient à nouveau descendus dans les rues pour protester contre l’arrêt du Tribunal constitutionnel interdisant pratiquement l’avortement qui devait entrer en vigueur à l’issue de sa publication, le même jour au Journal officiel.

En octobre, le Tribunal constitutionnel avait proscrit l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en cas de malformation grave du fœtus, rendant illégal tout avortement sauf en cas de viol, d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger.

Officiellement, moins de 2.000 avortements légaux seraient pratiqués chaque année, mais, d'après les associations, 200.000 Polonaises iraient à l'étranger tous les ans pour faire pratiquer une IVG. 

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