Y a-t-il une vie extraterrestre ? Cette question, qui préoccupe les scientifiques depuis des années, est à nouveau au centre des discussions. Des astronomes ont en effet détecté un signal radio provenant des environs de l'étoile la plus proche du soleil : Proxima Centauri. Or, l'une des planètes évoluant dans son orbite serait tempérée et rocheuse... comme la Terre.
Le signal, nommé BLC-1, a été perçu entre avril et mai 2019, depuis l'observatoire de Parkes, en Australie. Ce sont les membres du projet Breakthrough Listen, dédié aux radiodiffusions extraterrestres, qui l'ont détecté... et ils ont de bonnes raison de penser que son origine est humaine. Une information qui a de quoi décevoir ceux qui gardent les yeux tournés vers les étoiles.
Alien hunters detect mysterious radio signal from nearby star - It's almost certainly not an extraterrestrial telegram. But waves that seemed to come from the vicinity of Proxima Centauri will help astronomers refine their search techniques. https://t.co/BwwkKKoNqh #SETI pic.twitter.com/lQqwkMNvSi
— The SETI Institute (@SETIInstitute) December 19, 2020
Mais les chercheurs continuent d'analyser ce signal car il reste quelque peu mystérieux. Dans les colonnes du Scientific American, Andrew Siemion, astronome à l'Université de Californie, indique notamment que BLC-1 «a des propriétés particulières qui l'ont amené à passer bon nombre de nos contrôles et nous ne pouvons pas encore l'expliquer».
Sa fréquence de 982 MHz suggère une source technologique plutôt que naturelle. Mais ça n'aide pas beaucoup les scientifiques. En effet, interrogée par le National Geographic, Sofia Sheikh, membre de l'équipe Breakthrough Listen, explique que «notre WiFi, nos antennes-relais de téléphonie mobile, nos GPS, nos radio-satellites, tous émettent des signaux qui ressemblent exactement à ceux que nous recherchons. C'est pourquoi il est très difficile de déterminer si quelque chose provient de l'espace ou d'une technologie humaine».
Ainsi, l'origine de BLC-1 n'est pas encore connue. Il pourrait s'agir d'une simple interférence provenant d'un satellite non identifié, d'un avion, d'un émetteur au sol ou même d'un appareil électronique défectueux situé près de l'observatoire. Mais même si c'était le cas, il resterait le premier à résister aussi longtemps aux différents tests des astronomes.
Une singularité qui stimule évidemment l'imagination des scientifiques : «Tant que nous ne savons pas, nous devons continuer à considérer l'hypothèse extraterrestre comme viable», écrit Seth Shostak sur le site de l'Institut SETI (Search for extra-terrestrial intelligence, soit Recherche d'intelligence extraterrestre, en français).
Si, contre toute attente, ce signal provenait d'une civilisation inconnue, alors l'astronome estime que, statistiquement, cela signifierait qu'il y a «plus d'un demi milliard de sociétés au sein de notre propre galaxie».