Un état critique. Deux bébés siamois, nés mercredi, se trouvent dans un état désespéré à Sanaa, la capitale du Yémen, où les services de santé ont été dévastés par la guerre, attendant d’être miraculeusement admis dans un hôpital étranger pour être opérés.
«Un échocardiogramme a permis de montrer que chacun des deux enfants avait son propre cœur même si la position du cœur de l'un d'eux n'est pas normale», a précisé Majda Al-Khatib, directrice de l'hopital Al-Sabein de Sanaa. Les faibles capacités de l'établissement empêchent les médecins de déterminer précisément «quels organes sont connectés», a-t-elle ajouté.
«Il existe certainement une chance pour eux de quitter le Yémen, afin de les séparer si les autorités concernées coopèrent. C'est important et indispensable», a insisté Majda Al-Khatib.
Un blocus aérien
La capitale du Yémen est contrôlée depuis 2014 par les rebelles Houthis, qui combattent les forces du gouvernement reconnu par la communauté internationale et appuyé par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite. L'aéroport de Sanaa est fermé au trafic civil en raison d'un blocus aérien imposé par la coalition. Et le conflit a ravagé les services de santé, déjà fragilisés dans ce pays très pauvre.
Selon la responsable de l’hôpital, le ministère de la Santé essaie de son côté de plaider cette cause auprès des organisations internationales, parmi lesquelles l'ONU, la seule à opérer des vols à partir de Sanaa.
En février 2019, des bébés siamois dans une situation désespérée sont décédés deux semaines après leur naissance à Sanaa, où les Houthis avaient appelé à leur évacuation urgente vers l'étranger. Une équipe médicale saoudienne était prête à prendre en charge les frères mais aucune information n'avait ensuite été donnée sur la mise en œuvre de cette proposition.
Selon l'ONU, la guerre a provoqué au Yémen la pire crise humanitaire en cours dans le monde, marquée notamment par la faim et les épidémies.