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Le coronavirus peut-il mettre fin à la guerre au Yémen ?

Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes et déclenché, ce que les Nations unies qualifient de pire crise humanitaire au monde. [MOHAMMED HUWAIS / AFP]

De nombreux pays sont touchés par la pandémie de Covid-19 et le coronavirus ne cesse de se propager. Au Yémen, touché par la pire crise humanitaire au monde, l'apparition du virus sur son territoire pourrait être catastrophique. Ainsi, le coronavirus peut-il mettre fin à la guerre qui touche le pays ?

C'est en tout cas ce que laisse sous-entendre le cessez-le-feu, débuté le jeudi 9 avril, par l'Arabie Saoudite, dont le pays dirige la coalition intervenant depuis 2015 en soutien au gouvernement yéménite (reconnu par la communauté internationale) face aux rebelles Houthis. En effet, un responsable saoudien a déclaré, mercredi 8 avril, que la trêve pourrait être prolongée et ainsi ouvrir la voie à une solution politique plus large. D'autant plus que cela permettrait à l'Arabie Saoudite, confrontée à la chute des prix du pétrole, de sortir d'un conflit coûteux. 

Cependant, il s'agit d'un cessez-le-feu unilatéral. C'est-à-dire qu'il n'a été décrété que par la coalition menée par les Saoudiens. La balle semble donc être dans le camp des rebelles Houthis. Mais ces derniers, soutenus par l'Iran, et contre lesquels intervient la coalition, n'ont pas réagi à cette heure à ce cessez-le-feu de deux semaines.

Néanmoins, quelques heures avant l'annonce de la coalition, les Houthis ont publié un document résumant leur vision de la manière de mettre fin au conflit. Ils ont appelé au retrait des troupes étrangères et à la fin du blocus sur les ports et l'espace aérien du Yémen. Ils ont également exigé que la coalition finance la reconstruction du pays et qu'elle paie les salaires des fonctionnaires pour la prochaine décennie.

Des attaques de part et d'autre

Malgré l'appel des Nations unies à une cessation immédiate des combats pour protéger les civils de la pandémie, les combats se sont récemment intensifiés entre les Houthis et les troupes yéménites soutenues par Ryad autour de zones stratégiques du Yémen.

Les défenses anti-aériennes saoudiennes ont ainsi intercepté des missiles des rebelles au dessus de Ryad et de la ville frontalière de Jazan fin mars, qui ont blessé deux civils. En représailles, au cours de la semaine du 1er avril, la coalition a effectué de multiples frappes aériennes sur la capitale yéménite, Saad, aux mains des rebelles.

Si aucun cas de contamination par le nouveau coronavirus n'a encore été annoncé par le Yémen, des organisations humanitaires ont averti que, lorsque le pays sera touché, le bilan sera catastrophique. 

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