Une visite capitale. Donald Trump se rend en Géorgie ce 5 décembre pour appuyer la campagne sénatoriale républicaine dans l'Etat. L'objectif affiché est de soutenir les candidats de son parti, afin que ceux-ci garantissent un Sénat conservateur pour les années à venir.
L'enjeu est immense. En effet, deux sièges sont en jeu, et si l'institution tombe sous pavillon démocrate, le président élu Joe Biden n'aura aucune difficulté pour appliquer son programme et nommer les membres du cabinet qu'il souhaite. En revanche, si les républicains conservent le contrôle, ce que les sondages semblaient indiquer il y a plusieurs semaines, la Maison Blanche devra travailler avec les conservateurs et adoucir son programme politique.
Reste à savoir si l'effet sera celui recherché par Donald Trump. Le président sortant continu de se battre pour sa propre réélection, en refusant de concéder une défaite annoncée, assurant que le scrutin était frauduleux. De plus, il se rend dans un Etat très contesté, qu'il a perdu de peu, ce qui pourrait entraîner des attaques contre les autorités, pourtant républicaines.
Tensions chez les républicains
C'est la crainte de plusieurs conservateurs. Dix-huit d'entre eux, anciens élus de Géorgie pour la plupart, ont écrit une lettre ouverte demandant que rien ne vienne «distraire» les électeurs de l'importance du Sénat dans les jours qui viennent. Si cela n'est pas le cas, ils craignent que «la trajectoire de [leur] Etat et de la Nation ne soit irrémédiablement endommagée le 5 janvier», date du scrutin sénatorial.
Mais ces dissensions au sein du parti républicain de Géorgie peuvent-elles jouer en faveur des démocrates. Ces derniers comptent évidemment dessus, alors qu'une vaste campagne pour inscrire de nouveaux votants sur les listes électorales a été lancée par Stacey Abrams et son organisation.
Selon les observateurs, c'est ce travail de fond et de longue haleine entamé depuis plusieurs années qui a permis à Joe Biden de remporter l'Etat le 3 novembre dernier. Si le camp du président-élu venait à remporter les deux sièges, le Sénat serait divisé en 50 élus républicains, 50 élus démocrates. En cas d'égalité, c'est la vice-présidente, Kamala Harris, qui trancherait dans un sens ou dans l'autre. Autant dire qu'une égalité serait une victoire démocrate.