De la déchéance au pardon présidentiel. Michael Flynn, dans le viseur de la justice américaine depuis la prise du pouvoir de Donald Trump, a été gracié par ce dernier le 25 novembre. Il était notamment connu pour être au centre de l'enquête russe, qui accusait le Kremlin d'ingérence dans l'élection de 2016.
Haut gradé de carrière
Michael Flynn n'est pas un nom inconnu dans le renseignement américain. Engagé dans l'armée peu après la guerre du Vietnam, il s'est spécialisé dans ce domaine depuis 2001. Il gravit les échelons, se retrouve sur le terrain en Irak ou en Afghanistan, au point de devenir général et d'être nommé directeur du renseignement militaire en 2012 par Barack Obama.
Cependant, il est rapidement critiqué pour sa gestion du personnel, ou ses déclarations en interne. «Son penchant pour l'invention de ses propres faits (...) est très perturbant pour un agent du renseignement», déclare par exemple Adam Schiff, sénateur démocrate membre du comité du renseignement. Il est finalement remplacé en 2014.
Soutien à Donald Trump
Lorsque Donald Trump se déclare candidat à la présidentielle en 2015, Michael Flynn est approché par les équipes du républicain. En effet, il avait critiqué l'administration Obama et l'establishment de Washington dans les médias, et il partage des vues avec l'homme d'affaires en ce qui concerne le terroriste islamique. L'ancien militaire devient conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump à la Maison Blanche, un poste particulièrement convoité.
Mais il devra finalement démissionner après un mois seulement. La faute à un appel qu'il a eu avec l'ambassadeur russe à Washington. A ce moment-là, Barack Obama, encore en poste en décembre 2016, avait imposé des sanctions contre Moscou. Michael Flynn a assuré à tous que l'appel ne concernait pas ces sanctions, et Mike Pence l'a même défendu dans une interview télévisée. Seulement, face à la pression et des rapports concernant la discussion, il sera finalement contraint à la démission.
Un verdict jamais atteint
Près d'un an après sa démission, en décembre 2017, Michael Flynn plaide coupable d'avoir menti au FBI dans l'enquête concernant l'ingérence russe. L'appel passé à l'ambassadeur est l'une des pièces les plus importantes du dossier. Plusieurs rebondissements, et notamment des changements dans les déclarations de Michael Flynn, ont retardé le procès et son éventuelle condamnation. Celle-ci n'aura finalement jamais lieu puisque Donald Trump a pardonné celui que la Maison Blanche estime être «un homme innocent».
Complotisme
Il y a fort à parier que l'on continuera d'entendre parler de Michael Flynn. D'ailleurs, au coeur de l'été 2020, il s'est fait remarquer à cause d'une vidéo postée sur son compte Twitter. On peut l'y voir accompagné de sa famille en train de réciter un serment d'allégeance au mouvement complotiste QAnon. Les membres de ce dernier affirment se battre contre un «Etat profond» au sein des Etats-Unis, et accusent plusieurs personnalités démocrates comme Hillary Clinton d'être à la tête d'un réseau de pédophilie.
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Happy 4th of July
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pic.twitter.com/Z2LCsgHLkw— General Flynn (@GenFlynn) July 5, 2020