Une évolution inquiétante. La résine de cannabis consommée aujourd'hui dans le monde est près d'un quart de fois plus puissante qu'il y a cinquante ans, révèle une récente étude internationale. La hausse s'avère un peu moins prononcée en ce qui concerne le cannabis sous forme d'herbe.
Pour en arriver à de telles conclusions, une équipe de chercheurs anglo-saxons a étudié plus de 80.000 échantillons de cannabis, analysés au cours de douze études publiées entre 1970 et 2017 aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en France, aux Pays-Bas, en Italie, au Danemark et en Nouvelle-Zélande.
Publiées dans la revue scientifique Addiction le 7 novembre dernier, leurs résultats montrent que la concentration de THC (tétrahydrocannabinol), la molécule active du cannabis, aux propriétés psychoactives, dans la drogue consommée dans le monde a continuellement augmenté au fil des années.
Pour la résine de cannabis, également appelée haschich, la progression a atteint près de 24 % entre 1975 et 2017. Elle s'est élevée à près de 14 % pour l'herbe de cannabis (la marijuana) entre 1970 et 2017, une évolution due en grande partie à plus grande part de marché prise par le cannabis sinsemilla, à plus haute teneur en THC.
Des risques accrus pour la santé
«La résine de cannabis est souvent considérée comme un type de cannabis plus sûr, mais nos résultats montrent qu'elle est maintenant plus forte que l'herbe de cannabis», a souligné Sam Craft, co-auteur de l'étude, cité par le Guardian.
Plus largement, la plus forte concentration de THC aujourd'hui dans le cannabis, qu'il soit sous forme d'herbe ou de résine, «pourrait augmenter les risques pour la santé à long terme», alerte l'étude, tels que celui de développer une psychose. Ces évolutions posent également question sur «l'efficacité et l'innocuité du cannabis utilisé à des fins thérapeutiques», autorisé dans de nombreux pays dans le monde, mais pas en France, où une expérimentation doit démarrer en début d'année prochaine.