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Coronavirus : Italie, Belgique, Allemagne… quelles restrictions sont appliquées dans les autres pays d’Europe ?

En Belgique, les cafés et restaurants ont fermé ce lundi pour un mois minimum. En Belgique, les cafés et restaurants ont fermé ce lundi pour un mois minimum. [Kenzo TRIBOUILLARD / AFP]

La France n'est pas le seul pays à faire face à une seconde vague de Covid-19 et à prendre des mesures strictes en conséquence. C'est quasiment toute l'Europe qui connaît un rebond des contaminations et de la mortalité. En réponse, de nouvelles restrictions sont mises en place un peu partout sur le Vieux Continent, où la barre des 250.000 victimes du coronavirus a été franchie dimanche.

Belgique

La Belgique imite son voisin français, en mettant en place ce lundi un couvre-feu dans tout le pays, de minuit à 5h du matin. Les cafés et restaurants ont par ailleurs fermé lundi, et devront rester portes closes pendant au moins un mois. Des mesures drastiques destinées à endiguer la «montée en flèche» de l'épidémie de coronavirus, a expliqué vendredi le nouveau Premier ministre belge Alexander De Croo.

Parmi les autres restrictions qui entrent en vigueur cette semaine en Belgique, l'un des pays européens les plus endeuillés par le Covid-19 en proportion de sa population (plus de 10.000 morts pour 11,5 millions d'habitants), figure la réduction de la bulle de contacts rapprochés (sans masque et sans distanciation) à une seule personne par mois (hors foyer). Il reste possible d'inviter quatre personnes à la maison à condition de respecter les distances. La vente d'alcool va être interdite à partir de 20h et «le télétravail devient la norme pour les fonctions qui le permettent», a déclaré Alexander De Croo. L'enseignement supérieur a quant à lui décidé de limiter à 20 % maximum la présence des étudiants sur les campus à compter de ce lundi.

Italie

En Italie, le Premier ministre Giuseppe Conte a annoncé dimanche de nouvelles restrictions qui entrent en vigueur ce lundi. Les restaurants doivent désormais afficher leur capacité d'accueil maximale, fermer leurs portes au plus tard à minuit et accueillir au maximum six personnes par tablée. Les bars fermeront à 18h s'ils ne sont pas en mesure de servir leurs clients à table.

Les fonctionnaires passent à 75 % en télétravail et le gouvernement conseille fortement aux entreprises privées de faire de même. Les fêtes et foires locales (fête de la châtaigne, des champignons...), très répandues en Italie,  sont désormais interdites, tout comme les sports collectifs amateurs (football, basket-ball...). Des mesures qui viennent s'ajouter à d'autres restrictions annoncées récemment, telles que l'obligation du port du masque partout en dehors du domicile ou l'interdiction des fêtes privées à l'intérieur comme à l'extérieur. L'Italie a pour la première fois dépassé la barre des 10.000 nouveaux cas quotidiens de coronavirus vendredi.

Allemagne

La chancelière allemande Angela Merkel a tenté de mettre de l'ordre la semaine dernière dans le patchwork de mesures anti-Covid prises au niveau local par les 16 Länder, au cours d'une réunion de huit heures mercredi avec leurs dirigeants. Une feuille de route nationale a été établie, en fonction du taux d'incidence du coronavirus, alors qu'un nouveau record quotidien de cas a été enregistré en Allemagne samedi (près de 8.000), pour le troisième jour consécutif. Dans les régions enregistrant plus de 35 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants sur sept jours, les rassemblement sont désormais limités à 25 personnes dans les établissements publics et à 15 dans les salles privées. Le port du masque est également rendu obligatoire partout où les gens sont proches les uns des autres pour un certain temps.

Si le chiffre de 50 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants est franchi, le seuil pour les réunions privées est abaissé à dix personnes maximum et les bars et les restaurants doivent fermer à 23h. Mais cette stratégie du gouvernement allemand est mise à mal dans plusieurs Länder où la justice a retoqué certaines mesures jugées disproportionnées. A Berlin par exemple, le tribunal administratif a annulé vendredi l'obligation imposée aux établissements de la capitale de fermer entre 23h et 6h. La justice pourrait également bientôt se mêler des «interdictions d'hébergement» des personnes en provenance des régions les plus touchées, décrétées par certains Länder.

Royaume-Uni

Face à la propagation «exponentielle» du coronavirus, le Royaume-Uni, pays d'Europe le plus endeuillé par le coronavirus (plus de 43.000 morts), a décidé de durcir ses mesures. Dans l'ensemble de l'Angleterre (plus de 55 millions d'habitants), les réunions étaient déjà limitées à six personnes (en intérieur comme en extérieur) et les pubs et restaurants devaient fermer à 22h. Mais depuis samedi, plus de la moitié de la population anglaise (environ 28 millions d'habitants) est soumise à des restrictions encore plus dures, après l'instauration d'un système d'alerte à trois niveaux.

Dans les zones «à risque élevé», c'est-à-dire Londres et plusieurs autres régions d'Angleterre, qui abritent au total 11 millions de personnes, les réunions en intérieur (chez soi ou dans les pubs et restaurants) entre famille et amis de différents foyers ont été interdites, et ont été limitées à six personnes maximum à l'extérieur. Le Lancashire, au nord-ouest de l'Angleterre, et la ville de Liverpool ont été classés dans le niveau d'alerte «très élevé». Les pubs ne servant pas de repas y sont fermés depuis samedi et les personnes de différents foyers ne peuvent se rencontrer ni à l'intérieur ni à l'extérieur, sauf dans un parc ou sur les plages.

En Irlande du Nord (1,9 million d'habitants), qui comme les autres provinces du pays définit sa propre réponse face à la crise sanitaire, les pubs et restaurants ont fermé vendredi pour un mois, tandis que les vacances scolaires ont été étendues à deux semaines. Le Pays de Galles a quant à lui annoncé l'instauration d'un confinement de deux semaines à partir de vendredi.

Espagne

En Espagne, Madrid et une quarantaine de villes du pays, représentant environ 5,5 millions de personnes, ont été bouclées par le gouvernement espagnol pour faire face à l'explosion «inquiétante» des cas de coronavirus. Les habitants de ces zones ne peuvent pas quitter leur commune, sauf raison de première nécessité (aller au travail, se rendre chez le médecin, emmener ses enfants à l'école...).

Plusieurs régions ont également mis en place des restrictions locales. En Catalogne, les bars et restaurants ont été fermés pour quinze jours jeudi, tandis qu'en Navarre, les réunions sont limitées depuis mardi à six personnes et les bars et restaurants doivent fermer à 22 heures, avec une jauge limitée à un tiers. Le gouvernement régional de Cantabrie, dans le nord-ouest de l'Espagne, a carrément appelé samedi son demi-million d'habitants à «s'autoconfiner» devant «le rebond important du nombre de cas».

Pays-Bas

Un «confinement partiel» est entré en vigueur mercredi aux Pays-Bas, comprenant la fermeture de tous les bars et restaurants et l'interdiction de la vente d'alcool après 20h. Le masque est désormais obligatoire dans tous les espaces clos pour les plus de 13 ans, ce que le Premier ministre Mark Rutte refusait jusqu'alors.

Suisse

Depuis ce lundi, le port du masque est obligatoire dans les lieux publics fermés dans toute la Suisse, pays d'Europe où l'épidémie de coronavirus a progressé le plus vite la semaine passée (+146 %). Une obligation qui s'applique aussi dans les gares et les aéroports ainsi qu’aux arrêts de bus et de tram. Les rassemblements spontanés de plus de 15 personnes dans l'espace public sont interdits et les manifestations privées de plus de 15 personnes sont réglementées. Dans les restaurants, les bars et les boîtes de nuit, il n'est désormais possible de consommer qu’en étant assis.

Au niveau local, le canton de Berne interdit à nouveau depuis ce lundi les manifestations de plus de 1.000 personnes. Il est le premier territoire suisse à franchir le pas, une décision qui devrait impacter les événements sportifs, en particulier le football et le hockey professionnels.

Pologne

La semaine dernière, la Pologne a décrété un confinement partiel de sa population. Jeudi, le Premier ministre Mateusz Morawiecki a demandé aux Polonais de «rester chez eux» et de «travailler à distance», annonçant une série de mesures restrictives à Varsovie et dans d'autres grandes villes du pays, considérées comme «zones rouges» : fermeture totale des collèges et lycées, fermeture des restaurants à 21h, ou encore interdiction des cérémonies de mariage. Depuis le 10 octobre, le port du masque dans les espaces publics est par ailleurs obligatoire dans toute la Pologne.

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