Torture, harcèlement, agressions sexuelles, passages à tabac : voici ce à quoi sont confrontés des détenus en Corée du Nord, selon un rapport publié aujourd’hui par l’ONG Human Rights Watch. Des traitements «cruels, inhumains et dégradants» infligés dans les centres de détention, avec la complicité de responsables gouvernementaux.
L’ONG a récolté les témoignages de huit anciens responsables du gouvernement, qui ont fui le pays, ainsi que ceux d’une vingtaine de citoyens de Corée du Nord, passés par des centres de détention ou d’interrogatoire. Le constat de l’ONG est accablant.
Selon les témoignages recueillis, les détenus étaient parfois obligés de rester assis par terre, immobiles, pendant plusieurs jours. S’ils bougeaient, ils étaient punis par les gardiens, qui faisaient régulièrement usage de la violence : «Certains gardiens nous faisaient passer le visage entre les barreaux ou nous tapaient les doigts à travers les barreaux avec une matraque ou leur arme. S’ils étaient vraiment énervés, ils entraient dans la cellule et nous battaient», a confié un ancien détenu à Human Rights Watch.
Hormis la violence, les prisonniers vivent dans l’insalubrité : les cellules sont surpeuplées, les détenus reçoivent peu de nourriture, peuvent très rarement se laver, n’ont pas accès à des vêtements propres ou à des produits d’hygiène. Les anciens dirigeants et détenus interrogés affirment que les détenus sont couverts de poux et de puces.
«Le gouvernement nord-coréen devrait mettre fin à la torture endémique et aux traitements cruels, inhumains et dégradants infligés dans les centres de détention provisoire et d’interrogatoire», réclame l’ONG dans un communiqué. «Le gouvernement devrait par ailleurs améliorer les conditions épouvantables de détention provisoire et d’emprisonnement et répondre aux besoins fondamentaux en matière d’hygiène, de soins médicaux, de nutrition, de propreté de l’eau d’habillement, d’espace vital, de lumière et de chauffage», demande-t-elle.
Human Rights Watch demande aussi à la communauté internationale de faire pression sur Pyongyang et le régime de Kim Yong-Un pour mettre fin à ce système oppressif, mais la Corée du Nord affirme totalement respecter les droits humains, et être victime de diffamation.