Le ministère de la Justice allemand a créé un débat houleux en écrivant un projet de loi entièrement au féminin.
Dans ce texte, traitant de l'insolvabilité et du redressement judiciaire, tous les titres et fonctions ont été déclinés au féminin. Le mot «Arbeitnehmerinnen» («employée») est ainsi utilisé en lieu et place de son pendant masculin «Arbeitnehmer». Il en est de même pour les mots «directrice», «consommatrice», ou encore «débitrice».
«Je pense qu'il est bon que nous discutions maintenant d'un langage égalitaire entre les sexes dans les textes juridiques», a déclaré la députée Katja Mast, membre du SPD, le parti de la ministre de la Justice Christine Lambrecht.
Mais cet avis est loin d'avoir été partagé, et le projet de loi a fait polémique jusqu'au cœur du gouvernement d'Angela Merkel. «Le masculin générique, c'est-à-dire l'utilisation de la forme masculine du langage, est reconnu pour les personnes des deux sexes», a fait savoir un porte-parole du ministère de l'Intérieur, qui a obtenu la révision du texte. Alors que le féminin générique «n'est pas à ce jour admis sur le plan linguistique pour être utilisé par les personnes de sexe féminin et masculin».
L'initiative a également été critiquée par l'Association de la langue allemande, qui estime qu'«utiliser cette formulation trompeuse invite carrément à contester une loi».
En France aussi, l'écriture inclusive fait l'objet de débats houleux depuis plusieurs années. En 2017, Edouard Philippe, alors Premier ministre, avait d'ailleurs donné consigne à ses ministres de bannir des textes officiels ce procédé.