Ce dimanche 11 octobre a lieu la journée internationale de la fille. Cette journée, mise en place en 2011 par l’Assemblée générale des Nations unies, vise à reconnaitre les difficultés et inégalités dont souffrent les jeunes filles et adolescentes à travers le monde. Voici donc quelques chiffres qui illustrent l’ampleur de ces inégalités.
Si la condition des jeunes filles dans le monde s’est considérablement améliorée depuis vingt ans, selon le rapport «A News Era for Girls» («une nouvelle ère pour les filles» en français) de l’Unicef publié en mars 2020, il reste encore de nombreux points sur lesquels des améliorations sont possibles et nécessaires, notamment sur l’éducation, les violences sexuelles et sur l’accès à la santé.
10% des jeunes filles dans le monde sont illettrées
Le taux d’illettrisme est de 7% chez les jeunes garçons (de 15 à 24 ans). L’alphabétisation des jeunes et des enfants a tout de même considérablement augmenté ces dernières années : comparativement, 20% des filles et 12% des garçons étaient illettrés en 1995. Ces taux sont aussi différents selon les régions du monde : alors que filles atteignent 100% de taux d’alphabétisation en Europe, il est de 74% en Afrique sub-saharienne.
Les inégalités entre filles et garçons persistent à cause de l’accès limité des jeunes filles à l’école. Selon les données statistiques de l’Unesco, les filles âgées de 6 à 11 ans sont deux fois plus nombreuses que les garçons à ne jamais commencer l’école.
24% des filles de 15 à 19 ans sont sans emploi et sans étude
Contre 10% des garçons. Ces disparités sont plus importantes en Asie du Sud et en Amérique latine. «Cela suggère que mêmes pendant l’enfance, les espoirs des filles pour accéder à éducation et à l’emploi rivalisent avec les biais du marché du travail liés au genre et avec les attentes de la société envers les filles, comme le mariage, faire des enfants tôt, et les tâches domestiques impayées», analyse l’Unicef.
Cependant, la part de jeunes femmes dans la population active a considérablement diminué depuis 1995, grâce à l’accès à l’éducation qui a augmenté pour elles depuis. «Mais ce déclin et l’écart considérable entre le sexe ne peut pas s’expliquer que par un meilleur accès à l’éducation pour les filles», tempère l’organisation.
Who inspires you to chase your dreams and build a more equal world for all?#DayOfTheGirl #GenerationEquality pic.twitter.com/YXdndPqNuU
— UNICEF (@UNICEF) October 9, 2020
34% des filles dans le monde subissent des mutilations génitales
La journée internationale de la fille a pour objectif d’informer sur les inégalités d’accès à l’éducation entre filles et garçon, mais pas seulement. La lutte contre les violences faites aux jeunes filles fait également partie des missions du Fonds des Nations unies pour l'Enfance.
Depuis 25 ans, la proportion de jeunes de 15 à 19 ans victimes de mutilations génitales a baissé de 13%, mais ces pratiques restent encore courantes dans une trentaine de pays du monde. «Il s’agit d’une norme sociale profondément ancrée dans les inégalités de genre», explique l’Unicef.
L’excision et les autres formes de mutilations génitales sont considérées par l’organisation comme une «violation des droits des filles à la santé, à leur bien-être et à leur autonomie.»
40% des adolescentes n’ont pas accès àux informations ou méthodes modernes de contraception
«Les filles font faces à des difficultés pour accéder à la contraception, notamment le prix, la stigmatisation au sein de la société, le manque d’informations pertinentes, la peur des effets secondaires et le manque d’autonomie dans leur prise de décision», souligne l’Unicef, qui chiffre à 40% le nombre de filles de 15 à 19 ans dans le monde qui n’ont pas accès à la contraception.
Beaucoup de jeunes filles ont donc des grossesses non-désirées, ce qui peut mener à des complications médicales en cas de manque d’accès aux infrastructures de santé.
Selon l’organisation, près d’une grossesse d’adolescente sur quatre n’est pas suivie par du personnel médical qualifié, «ce qui met en danger la vie de ces jeunes mères et de leurs enfants».
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— UNICEF (@UNICEF) October 5, 2020
75% des infections au VIH chez les adolescents concernent les jeunes filles
Aujourd’hui, environ 970.000 jeunes filles de 10 à 19 ans sont atteintes du VIH dans le monde. Si les disparités entre les sexes sont presque inexistantes avant 10 ans, c’est à partir de la pré-adolescence qu’elles se creusent entre filles et garçons. Chez les adolescents, les filles représentent trois quarts des nouvelles infections au VIH. En Afrique sud-saharienne notamment, les jeunes filles ont 4 fois plus que chances que les jeunes garçons d’être infectées.
Selon les données de l’Unicef, environ 300 jeunes filles meurent chaque semaine du sida. Cela est encore une fois dû au manque d’informations sur la maladie dans certaines régions du monde, et du manque d’accès à des moyens de contraception ou aux infrastructures de santé.
Ces inégalités et difficultés chez les femmes et les filles auront tendance à s’accroître avec la pandémie de Covid-19, alertent les Nations Unies : «ses conséquences socioéconomiques et sur le plan de la sécurité sont nettement plus marquées pour les femmes et les filles, au point de remettre en question les progrès en matière d’égalité des sexes enregistrés ces dernières décennies», affirme l’ONU.