Son meurtre reste pour l'heure inexpliqué. Brendin Horner, fermier blanc sud-africain de 21 ans, a été tué vendredi 2 octobre à proximité de Paul Roux (Afrique du Sud). Son corps était attaché par le cou à un poteau et présentait une série de blessures infligées par une arme blanche.
Les autorités nationales ont procédé à l'arrestation de deux hommes, Sekwetje Isaiah Mahlamba, 32 ans, et Sekola Piet Matlaletsa, 44 ans. Pour l'heure, leur culpabilité n'a pas été démontrée. Tout deux ont comparu une première fois devant un tribunal qui a décidé de renvoyer l'affaire au 16 octobre.
Mardi 6 octobre, les deux accusés ont échappé de peu à un lynchage qui aurait pu leur être fatal. Ce jour-là, 3.000 manifestants, pour la plupart des agriculteurs blancs venus de tout le pays, s'étaient réunis pour faire entendre leur colère suite au meurtre d'Horner. Certains ont essayé de pénétrer dans les cellules où avaient été placés les deux accusés. Un fourgon de police a été incendié et le tribunal endommagé.
Des pancartes «Boer (du nom des descendants des premiers colons d'origine néerlandaise) lives matter» ont été aperçues parmi les manifestants, renvoyant la nation arc en ciel à ses années sombres et aux tensions qui persistent toujours aujourd'hui entre noirs et blancs, trente ans après la fin de l'apartheid.
La mort de Brendin Horner succède à celle de Chantel Kershaw, fermière blanche agressée sexuellement et tuée par deux hommes dans sa ferme près de Johannesbourg début octobre, et à celles d'autres fermiers blancs assassinés dans les années passées. La question de la répartition des terres agricoles (certaines appartenant aux Noirs leur avaient été confisquées) est brûlante en Afrique du Sud. En 1994, l'objectif affiché était de redistribuer 30% des terres agricoles détenues par les Blancs aux Noirs. Selon les statistiques nationales, la minorité blanche, qui représente 9% du pays, détenait pourtant en 2017 72% des terres agricoles.