652 jours sans «vrai» gouvernement. Un an et neuf mois après le début de la crise politique, la Belgique va enfin se doter d'un nouvel exécutif. Un accord a été trouvé entre sept partis, ce mercredi 30 septembre, pour former une coalition majoritaire.
L'annonce a été faite ce mercredi en fin de matinée par les deux hommes qui étaient chargés de piloter les négociations entre les différentes formations : Paul Magnette, le patron du Parti socialiste (PS), et Alexander De Croo, un libéral flamand de 44 ans membre du parti Open VLD, qui a été choisi pour devenir le nouveau Premier ministre et succéder à Sophie Wilmès. Le nouveau gouvernement prêtera serment ce jeudi, avant un vote de confiance qui pourrait intervenir samedi.
Un véritable événement, la Belgique n'ayant plus de gouvernement de plein exercice depuis l'implosion de la coalition de Charles Michel - aujourd'hui président du Conseil européen - en décembre 2018. A l'époque, les nationalistes flamands de la N-VA avaient décidé de claquer la porte pour montrer leur opposition à l'adoption par la Belgique du pacte de Marrakech, un texte de l'ONU sur les migrations. C'était donc un exécutif minoritaire au Parlement belge qui gérait les affaires courantes du pays depuis.
Les élections législatives en mai 2019 avaient complexifié la recherche d'un gouvernement majoritaire, en morcelant encore davantage le paysage politique belge. Le nouvel exécutif symbolise bien cette fragmentation. Ce sont en effet pas moins de sept partis qui vont le former, après une dernière semaine de négociations marathon : les socialistes, libéraux et écologistes (à chaque fois une formation francophone et son pendant néerlandophone), auxquels s'ajoute le CD&V, le parti des chrétiens-démocrates flamands.
Une coalition «Vivaldi»
Cette coalition, baptisée «Vivaldi» en référence au compositeur des «Quatre saisons» (pour les quatre couleurs des familles politiques qui la composent : rouge, bleu, vert, orange), marque le retour aux affaires des socialistes et des écologistes, tandis que les nationalistes flamands de la N-VA, premier parti en Flandre, associés au pouvoir entre 2014 et 2018, en sont exclus.
L'accord de gouvernement prévoit notamment le maintien à 2025 de la sortie du nucléaire, le relèvement à 1.500 euros par mois de la pension de retraite minimum pour une carrière complète ou la création, au sein de l'exécutif fédéral, d'un commissaire dédié à la lutte contre le Covid-19, pour une période de 12 mois.