Ils en avaient la conviction, c'est désormais une certitude. Selon des scientifiques italiens, des poches d'eau salée, voire un ou plusieurs lacs tout entiers, se trouveraient bien sous le pôle sud de la planète mars.
Une première annonce avait été faite en ce sens en juillet 2018. Elle vient tout juste d'être confirmée, deux ans plus tard, à la mi-septembre 2020.
Après avoir préalablement identifié il y a deux ans une grosse tâche blanche, des chercheurs italiens assurent qu'il s'agirait en fait, selon eux, d'un lac d'eau salé.
D'une longueur de 20 km de large pour une épaisseur d'un mètre environ, il serait situé sous le pôle sud de la planète rouge. Une découverte qui, estiment les scientifiques, pourrait même être annonciatrice de plusieurs étendues liquides présentes dans le sous-sol martien.
Under the south pole of Mars there is a complex system of liquid ponds around the bigger lake area that was detected in 2018. This underground lake region probably contains salty brines. Lauro, Pettinelli, et al.: https://t.co/PE3X2UMoPE pic.twitter.com/1RSTrtix2u
— Nature Astronomy (@NatureAstronomy) September 28, 2020
Pour arriver à cette conclusion, Sebastien Emanuel Lauro et ses collègues ont utilisé divers techniques.
A l'été 2018, ils expliquaient ainsi dans la revue Science avoir sondé le sous-sol martien en envoyant des signaux radar, et en analysant le temps qu’ils mettent pour remonter à la surface et leur puissance à l’arrivée.
Cela leur avait permis de collecter des indices sur la nature du sol qui, à l'arrivée, leur ont fait dire qu'à une distance d'environ 1,5 km sous la surface de mars, se trouve un lac d’eau sédimenteuse et très froide.
La piste d'une vie microbienne extraterrestre relancée
Puis, en poussant leurs recherches en utilisant notamment la sonde européenne Mars Express - en orbite autour de Mars depuis 2003 - associée à des procédures de traitement de signal normalement appliquées aux calottes glaciaires terrestres, ils ont non seulement pu confirmer que la région sondée abritait bien un lac, mais que les zones aux alentours «indiquaient également la présence d'autres zones humides», selon le professeur Lauro.
«Cela signifie qu'on n'a pas affaire à une découverte isolée, mais bien à un système plus large», abonde le professeur Elena Pettinelli, co-autrice de l'étude.
Reste que si les termes «liquides» et «eaux salées» sont employés pour qualifier ces lacs martiens, il s'agirait plus vraisemblablement d'une solution en partie aqueuse et hypersaline.
Sur Terre, on connaît aussi ces fluides, que l'on appelle communément «saumures». Elles ont la faculté de persister à des températures extrêmes. De quoi également relancer un potentiel de vie microbienne extraterrestre sur la planète rouge, ce qui constituerait évidemment une grande et historique première.