Le coronavirus est hors de contrôle en Inde. Le géant asiatique est désormais l'épicentre de la pandémie dans le monde. Il a dépassé mercredi la barre des 5 millions de cas, dont le dernier million n'a mis que onze jours à être atteint.
L'Inde enregistre chaque jour près de 100.000 nouvelles infections, soit environ un tiers du total mondial, et plus de 1.000 décès. Des statistiques qui placent le sous-continent en tête des bilans mondiaux, alors même que les données officielles indiennes sont sous-estimées selon les experts. En cause, un nombre insuffisant de tests (un million par jour) et des décès pas correctement documentés.
Si l'on regarde les chiffres sur la dernière semaine, l'Inde est le pays ayant enregistré le plus de nouvelles contaminations (650.000), très loin devant les Etats-Unis (268.000) et le Brésil (221.000). Avec 5,2 millions de cas recensés depuis le début de la pandémie, l'Inde est aujourd'hui le deuxième Etat le plus touché par le coronavirus, derrière les Etats-Unis (6,7 millions de cas) et devant le Brésil (4,5 millions de cas). Mais au rythme actuel, elle pourrait dépasser le géant nord-américain dans le courant du mois d'octobre.
Levée des restrictions sanitaires
D'autant plus que l'Inde, après avoir imposé l'un des confinements les plus stricts de la planète entre fin mars et fin mai, poursuit sa levée des restrictions sanitaires, malgré la hausse de la circulation du virus. Les métros et les bars ont récemment rouvert dans plusieurs grandes villes, dont la capitale New Delhi, et des classes doivent faire de même lundi. La stratégie du gouvernement indien, qui cherche à tout prix à relancer l'économie, semble désormais être celle de l'immunité collective.
Pour éviter qu'elle soit trop mortelle, il compte sur la jeunesse de sa population (28 ans d'âge médian), chez qui le virus paraît être moins virulent. Un élément qui pourrait en partie expliquer le faible taux de mortalité enregistré dans le pays : il s'élève à 1,6 % (84.000 décès au total, soit plus de deux fois moins qu'aux Etats-Unis), contre 6,8 % en France par exemple.