Un mouvement de boycott historique dans l'histoire du sport américain. En réaction à l'affaire Jacob Blake, un Afro-Américain grièvement blessé après s'être fait tirer dessus à sept reprises par un policier dimanche, les Milwaukee Bucks ont refusé de jouer leur match de NBA mercredi. Un geste qui a fait tache d'huile, puisqu'il a été imité par d'autres équipes de basket-ball, de baseball, de football, ainsi que par la joueuse de tennis Naomi Osaka.
Après la décision des Bucks de Milwaukee - ville située à une cinquantaine de kilomètres de Kenosha, où a eu lieu le drame de dimanche - de ne pas se présenter sur le parquet pour leur rencontre de playoffs face au Magic d'Orlando, les deux autres matchs de NBA prévus mercredi, Houston-Oklahoma City et Los Angeles Lakers-Portland, ont eux aussi été reportés, les joueurs de ces équipes ayant également opté pour un boycott.
The Milwaukee Bucks have boycotted Game 5 of their First Round series vs. the Orlando Magic this afternoon.
The team provided the following statement: pic.twitter.com/ul5rMlitlS— Milwaukee Bucks (@Bucks) August 26, 2020
En baseball, les Brewers, sis comme les Bucks à Milwaukee, ont décidé d'emboîter le pas de leurs collègues basketteurs, en refusant de jouer contre Cincinnati. Deux autres matches de la ligue professionnelle, la MLB, ont été reportés. Trois rencontres de basket féminin (WNBA) ont également été déprogrammées. En MLS, la ligue nord-américaine de football, cinq des six rencontres prévus mercredi ont été reportés après avoir été boycottés par les joueurs.
Enfin, c'est la Japonaise Naomi Osaka qui a décidé de ne pas disputer sa demi-finale du tournoi de Cincinnati, délocalisé à New York, programmée ce jeudi. «En tant que femme noire, j'ai l'impression qu'il y a des questions beaucoup plus importantes qui nécessitent une attention immédiate, plutôt que de me regarder jouer au tennis», a déclaré la jeune femme de 22 ans née de mère japonaise et de père haïtien, et qui a souvent pris la parole ces derniers mois pour dénoncer l'injustice raciale. Une décision qui a poussé l'organisation du tournoi à reporter d'un jour tous les matchs prévus jeudi.
— NaomiOsaka (@naomiosaka) August 27, 2020
La fin de saison NBA menacée ?
Hasard du calendrier, cette vague de boycotts est tombée quatre ans jour pour jour après le premier fait d'armes du joueur de football américain Colin Kaepernick. Le 26 août 2016, il avait refusé de se lever pour l'hymne américain, pour protester contre les violences policières faites aux Noirs, avant de s'agenouiller une première fois le 1er septembre, un geste symbolique depuis repris partout dans le monde.
Quelle suite désormais pour ce mouvement inédit de boycott ? En NBA, certains veulent le poursuivre. Selon ESPN et le site The Atlantic, les deux franchises de Los Angeles, les Lakers et les Clippers, ont voté pour l'arrêt pur et simple de la saison. Les onze autres équipes encore en course dans les playoffs souhaitent de leur côté la poursuivre. Les discussions doivent reprendre ce jeudi, mais la fin de saison paraît incontestablement menacée. D'autant plus que les Lakers comptent dans leurs rangs la superstar LeBron James, qui a tweeté mercredi «NOUS DEMANDONS LE CHANGEMENT. ON EN A MARRE».
FUCK THIS MAN!!!! WE DEMAND CHANGE. SICK OF IT
— LeBron James (@KingJames) August 26, 2020
En tennis, la participation de Naomi Osaka à sa demi-finale vendredi n'est pas assurée. Et la menace de nouveaux boycotts de joueurs plane sur l'US Open, qui doit débuter ce lundi 31 août à New York. Très engagé dans la lutte contre le racisme, le pilote de Formule 1 Lewis Hamilton, sextuple champion du monde, pourrait lui profiter du Grand Prix de Belgique, dimanche, pour de nouveau faire entendre sa voix.