Ses partisans affirment qu'il permet de réduire les inégalités, ses opposants le jugent trop coûteux et pensent qu'il décourage le travail. Encore source de nombreux débats, le revenu universel est sur le point d'être testé en Allemagne où 120 volontaires vont recevoir 1.200 euros par mois pendant trois ans.
Au total, 1.500 personnes participeront à cette étude qui doit déterminer les effets d'un tel dispositif sur les finances et le bien-être de ses bénéficiaires.
Wow!
500.000 BewerberInnen in 24 Stunden!
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Le revenu de base repose sur l'idée qu'un gouvernement devrait verser une somme fixe, généralement mensuelle, à tous ses citoyens. Le montant est le même pour tout le monde, quels que soient les revenus et la situation professionnelle.
Lancée mardi 18 août, l'expérience est ouverte à toute personne majeure domiciliée en Allemagne. La sélection proprement dite des participants commencera d'ici le mois de novembre, lorsqu'un million de candidats se sera inscrit.
Le quotidien des 120 bénéficiaires du revenu de base sera comparé à celui de personnes au profil semblable parmi les 1.380 autres volontaires qui ne percevront pas l'allocation mensuelle. Tous seront invités à remplir régulièrement des questionnaires sur leur travail, leur état émotionnel et leur vie en général.
Mesurer l'impact du revenu de base
L'étude est menée par l'Institut allemand de recherche économique, qui a fixé le montant de ce revenu universel de base à 1.200 euros pour qu'il soit juste au dessus du seuil de pauvreté en Allemagne.
Elle a été financée par des dons privés et notamment par l'association «Mein Grundeinkommen» («Mon salaire de base»), qui milite pour le revenu universel.
A la tête de l'équipe de recherche, Jürgen Schupp, professeur de sociologie à l'Université libre de Berlin, espère «savoir comment évolue la vie professionnelle de l'individu, la structuration de sa journée, son engagement dans la société, son alimentation ou ses relations humaines, sous l'influence du salaire universel».
Interrogé par le journal allemand Der Spiegel, il affirme que le débat sur le revenu de base n'a, jusqu'ici, fait qu'opposer des stéréotypes. Ceux des opposants qui mettent en garde contre des bénéficiaires sans travail «qui s'ennuient sur le canapé avec la restauration rapide et les services de streaming» ; mais aussi ceux des partisans qui voit dans cette allocation universelle la solution pour rendre les gens «plus créatifs, charitables et engagés en faveur de la démocratie».
Pour Jürgen Schupp, cette expérience représente l'occasion d'enfin recueillir des «connaissances empiriquement prouvées» concernant l'impact du revenu de base, en laissant les clichés de côté.