Dès le début de la pandémie de coronavirus, les métros, bus ou avions ont été désignés comme des lieux particulièrement propices à la propagation du SARS-CoV-2. Pourtant, des données récentes suggèrent que les transports en commun pourraient être moins exposés au virus qu'on ne le pensait initialement.
D'une façon générale, il reste pourtant vrai que le coronavirus prospère dans les espaces clos, peu ventilés, et en présence d'une foule dense. Mais plusieurs autres paramètres sont aussi à prendre en compte.
Ainsi, en ce qui concerne les transports publics, de nouvelles recherches suggèrent que si les passagers portent tous le masque et que la distanciation physique y est respectée, le risque de propagation du virus est très faible, voire minime.
Des centaines de foyers épidémiques étudiés
Comme l'explique le quotidien britannique Daily Mail, ce constat, bien que surprenant, a pourtant bel et bien pu être dressé à partir de plusieurs milliers de personnes contaminées dans des centaines de foyers épidémiques en France, au Royaume-Uni, en Autriche ou encore au Japon.
Concrètement, en étudiant tous ces cas, les chercheurs sont arrivés à la conclusion que seulement 1 % des «super-propagations», soit lorsqu’un petit rassemblement de personnes conduit à un grand nombre d’infections, trouvaient leur origine dans les transports publics.
Why the Tube or subway could be safer than you think: Scientists say public transport may not be a major source of coronavirus after all https://t.co/4jZAXxM7y8
— Daily Mail Online (@MailOnline) August 3, 2020
Contrairement aux lieux de travail, cafés, restaurants et bars, où le risque est beaucoup plus élevé, les gens ne sont en effet que de passage dans les transports publics et ne parlent souvent à personne, ce qui réduit considérablement la quantité de virus dissipée dans l'atmosphère.
Par ailleurs, et cela se vérifie dans la plupart des pays étudiés, si les masques sont obligatoires dans les transports publics, ce n'est souvent pas le cas dans les environnements de travail clos et les restaurants.
Des métros moins fréquentés qu'en temps normal
Pour autant, les chercheurs admettent que leurs données pourraient être faussées par d'autres variables et non des moindres.
Tout d'abord, en ces temps de pandémie, de moins en moins de personnes utilisent les transports en commun, et ceci se vérifie même lorsqu'elles évoluent dans des environnements largement déconfinés.
En France, par exemple, la fréquentation des bus et métro de la ville de Rennes, en Bretagne, était ainsi en juin près de deux fois moins élevée par rapport à la même période l'an dernier. Et si elle se reprenait en juillet, elle restait tout de même inférieure d'un quart à que ce qu'elle était en juillet 2019.
Même observation à Londres où, au plus fort de la pandémie, le trafic du «Tube», le célèbre métro de la capitale britannique, a connu une baisse de fréquentation vertigineuse, de l'ordre de 90 %.
Autre élément : la plupart des responsables de santé publique des pays étudiés s'accordent à dire qu'il est souvent très difficile de suivre avec précision tous les clusters, ces foyers épidémiques.
En clair, cela signifie que certains cas-contacts peuvent ne pas apparaître dans les chiffres, ce qui, à l'arrivée, peut alterner les données.
En conclusion, que ce soit pour les transports en commun ou pour tout autre environnement étudié, seules des comparaisons dans des conditions normales d'utilisation pourraient permettre de dire précisément ce qu'il en est.
Le Daily Mail précise que cela avait été fait en 2011, pour la grippe, par l'Université de Nottingham. A l'époque, cette étude avait révélé que les personnes utilisant les transports en commun pendant les épidémies de grippe avaient jusqu'à six fois plus de risques d'être infectées que les autres.
Or, au Royaume-Uni, il n'existe à ce jour aucune donnée équivalente, dans les transports en commun, pour le Covid-19, la maladie provoquée par le coronavirus.