«Comme les pères fondateurs le disaient, il s'agissait d'un mal nécessaire». Tels sont les mots utilisés par le sénateur républicain de l'Arkansas, Tom Cotton, ce 26 juillet pour caractériser la période de l'esclavage aux Etats-Unis.
Dans une interview donnée à l'Arkansas Democrat-Gazette, il a ainsi assuré que sans l'exploitation des esclaves, l'Amérique n'aurait jamais été construite. «Nous devons étudier l'histoire de l'esclavage et comprendre son rôle et son impact dans le développement de notre pays, car sans cela, nous ne pouvons pas comprendre notre pays», avait-il commencé à expliquer.
Il était interrogé sur la question en raison de son opposition au Projet 1619 lancé par le New York Times et des historiens, qui prévoit de réviser la manière d'enseigner l'esclavage dans les écoles. Une initiative décrite comme une volonté de dépeindre les Etats-Unis comme «un pays irrémédiablement corrompu, pourri et raciste» selon Tom Cotton. Il souhaite donc faire passer une loi coupant les fonds fédéraux des écoles qui enseigneront l'esclavage grâce au Projet 1619.
Rapidement attaqué, le sénateur a assuré sur Twitter que sa phrase ne faisait que «décrire» la vue des pères fondateurs, et qu'elle ne «supporte ni justifie l'esclavage». Nikole Hannah-Jones, journaliste et directrice du Projet 1619 lui a demandé de s'expliquer plus clairement : «soit vous êtes d'accord avec leur vue de l'esclavage comme nécessaire, soit vous admettez qu'ils ont menti et qu'il s'agissait juste d'un choix diabolique et déshonorant». À quelques mois de l'élection sénatorial en Arkansas, qui se déroule en même temps que la présidentielle le 3 novembre, nul doute que Tom Cotton se serait bien passé d'une telle polémique.