Pour la première fois depuis la fin du confinement en Espagne, plus de 200.000 personnes vont être reconfinées à domicile, dans une zone de Catalogne (nord-est), afin de lutter contre un fort rebond des cas de Covid-19.
La région en question se trouve autour de la ville de Lérida, située à l'intérieure des terres, à une centaine de kilomètres des plages très touristiques de la côte catalane.
«La population devra rester chez elle» à partir de minuit, a annoncé la responsable régionale de la Santé Alba Verges au cours d'une conférence de presse. La zone concernée, comptant plus de 200.000 habitants, avait déjà été isolée du reste de la Catalogne samedi dernier, alors que les hôpitaux locaux étaient proches de la saturation.
C'est la première fois depuis la fin du confinement le 21 juin qu'une telle décision est prise en Espagne. Comme lors du confinement extrêmement strict imposé mi-mars, les personnes vivant dans cette zone auront le droit de sortir de chez elles notamment pour aller travailler, se faire soigner ou acheter à manger. Sont par ailleurs interdites les réunions de plus de dix personnes.
Après une baisse drastique du nombre des cas et des décès dans l'un des pays d'Europe les plus affectés par la pandémie, avec plus de 28.400 morts, plusieurs dizaines de nouveaux foyers sont actifs en Espagne. La zone de Lérida est l'une de celles qui inquiètent le plus les autorités. Selon les autorités, ce foyer de contagions est lié aux mouvements de travailleurs saisonniers agricoles qui participent en ce moment aux récoltes de fruits dans le nord de l'Espagne.
Masque obligatoire
L'isolement de la zone décrété le week-end dernier a permis de «faire baisser le taux de contagion», c'est-à-dire le nombre de personnes que contamine en moyenne une personne positive au virus, a expliqué Mme Verges.
Mais le nombre de nouveaux cas a néanmoins continué à augmenter, et surtout, les cas positifs représentent 35% du nombre des tests réalisés, «très au-dessus du reste de la Catalogne», (5 à 9%), a-t-elle souligné.
Dans la banlieue de Barcelone, la grande ville de l'Hospitalet de Llobregat a aussi vu bondir le nombre de cas, passés de 31 à 107 en une semaine selon la mairie. D'autres foyers se trouvent en Galice (nord-ouest), où 70.000 personnes n'ont pas le droit de sortir d'une zone isolée, ainsi qu'au Pays Basque dans la ville d'Ordizia.
Dans ces deux régions se tenaient justement dimanche les premières élections régionales depuis le début de la pandémie, avec des mesures renforcées d'hygiène et de sécurité. Les électeurs atteints du Covid-19 n'avaient pas le droit de prendre part au scrutin, soit environ 420 électeurs sur un total de près de 4,5 millions de personnes appelées à renouveler les parlements régionaux, selon les autorités locales. Les électeurs, masqués, présentaient de loin leur carte d'identité, plutôt que de la remettre aux assesseurs portant des gants, selon les images diffusées par la télévision publique.
Dans ce contexte de rebond de l'épidémie, plusieurs régions ont décidé de renforcer le port obligatoire du masque. Son port est déjà obligatoire dans toute l'Espagne dans les espaces publics fermés et sur la voie publique, lorsqu'il n'est pas possible de maintenir une distance de sécurité d'un mètre et demi avec les autres personnes.
Mais la Catalogne a décidé jeudi de l'imposer à tout moment, même quand la distance de sécurité peut être respectée, sauf à la plage et lorsque l'on fait du sport.
L'archipel des Baléares renforcera lui aussi le port du masque à partir de lundi, avec les mêmes exceptions, et d'autres régions comptent le faire, comme l'Andalousie (sud) et l'Aragon (nord).