Washington s'est dit «déçu», ce vendredi 10 juillet, par la conversion en mosquée de l'ex-basilique Sainte-Sophie d'Istanbul, exhortant les autorités turques à garantir un accès égal à tous les visiteurs.
«Nous sommes déçus par la décision du gouvernement turc de changer le statut de Sainte-Sophie», a affirmé la porte-parole de la diplomatie américaine, Morgan Ortagus. «Nous prenons acte de l'engagement du gouvernement turc de garantir un accès à Sainte-Sophie à tous les visiteurs, et nous avons hâte de voir ses plans de gestion de Sainte-Sophie pour qu'elle reste accessible à tous sans entrave», a-t-elle ajouté.
Le Conseil d'Etat, plus haut tribunal administratif de Turquie, a accédé à la requête de plusieurs associations en révoquant une décision gouvernementale datant de 1934 conférant à Sainte-Sophie le statut de musée.
Peu après cette décision, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que l'ex-Basilique byzantine de l'ancienne Constantinople, serait ouverte aux prières musulmanes en tant que mosquée le vendredi 24 juillet.
Plusieurs pays, notamment la Russie et la Grèce, qui suivent de près le sort du patrimoine byzantin en Turquie, ainsi que les Etats-Unis et la France, avaient notamment mis en garde Ankara contre la transformation de Sainte-Sophie en lieu de culte musulman, une mesure pour laquelle M. Erdogan, issu d'un parti islamo-conservateur, milite depuis des années.
Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo avait affirmé la semaine dernière que le statut de musée de Sainte-Sophie était «exemplaire» de l'engagement de la Turquie «à respecter les traditions religieuses et l'histoire diverse» du pays et qu'un changement risquait de «ternir l'héritage de ce monument remarquable».