En direct
A suivre

Coronavirus et canicule : peut-on utiliser la climatisation en période de pandémie ?

La hausse des températures va rapidement poser la question de l'utilisation et de l'entretien des dispositifs de climatisation, notamment dans les Ehpad.[Jean-Philippe KSIAZEK / AFP]

Météo France est formel : le premier pic de chaleur est attendu cette semaine. Alors que le mercure s'apprête à atteindre les 30°C, la question de la gestion d'une canicule en pleine crise du coronavirus se pose. Peut-on utiliser les appareils de climatisation sans risque en période de pandémie ?

Au mois d'avril, la climatisation avait été mise en cause dans une étude chinoise sur la contamination de neuf personnes dans un restaurant à Wuhan. Mais ces conclusions ont été largement contestées, les experts pointant avant tout le manque de ventilation observé au sein de l'établissement concerné.

Dans cette affaire, la circulation du coronavirus aurait donc plutôt été favorisée par le fait que l'air ambiant n'était pas suffisamment renouvelé, conduisant à une stagnation des particules virales.

Devant la commission de l'Assemblée nationale, jeudi 18 juin, Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du conseil scientifique, a expliqué que ces particules peuvent contenir des traces du virus pendant plusieurs heures et participer à sa transmission par aérosol. Selon lui, elles permettent au coronavirus de se maintenir «dans les lieux fermés», ce qui explique que des clusters soient souvent découverts «en milieu confiné».

Pour éviter de tomber malade, il faut donc veiller à la circulation et au renouvellement de l'air. Mais cela ne réhabilite pas forcément la climatisation qui, selon le type d'installation, fonctionne parfois en circuit fermé. Dans ce cas-là, l'appareil ne fait que brasser de l'air recyclé et le risque de contamination est bien présent.

Dans un avis intitulé «La gestion de l’épidémie de Covid-19 en cas d’exposition de la population à des vagues de chaleur», le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande ainsi, pour les climatiseurs qui ne prennent pas d'air à l'extérieur, de compter sur des filtres «performants, bien installés et régulièrement entretenus et changés si besoin, selon les recommandations des fabricants, avec au minimum l’utilisation d’un détergent».

Pour les installations collectives, l'avis conseille «de vérifier l’absence de mélange et l’étanchéité entre l’air repris des locaux et de l’air neuf dans les centrales de traitement d’air, afin de prévenir l’éventuelle recirculation de particules virales dans l’ensemble des locaux par l’air soufflé».

Parmi les bonnes pratiques à adopter figure aussi l'aération. Le Haut conseil de la santé publique recommande d'ouvrir les fenêtres «au moins dix à quinze minutes, deux fois par jour» pour garantir une bonne qualité de l'air.

Toujours dans le souci de gérer l'épidémie de Covid-19, le HCSP avait, dans une publication datée du 21 mai, également alerté concernant l'utilisation d'un ventilateur. Il est proscrit «dans les espaces collectifs de petit volume, clos ou incomplètement ouverts [...] dès lors que plusieurs personnes sont présentes dans cet espace, même porteuses de masques». Le document précise que «ces recommandations s’appliquent en cas de survenue d’une vague de chaleur».

Retrouvez toute l'actualité sur le coronavirus ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités