L’Italie souhaite recruter 60.000 personnes chargées de faire respecter la distanciation physique dans l’espace public.
Ces «assistants civiques» seraient recrutés sur la base du volontariat, à travers un mécanisme de la protection civile, organisme qui gère les divers volontaires aidant à lutter contre la pandémie de Covid-19.
contrôler le nombre de personnes
Ces volontaires seraient des personnes percevant des aides d'Etat ou des retraités, ont souligné Francesco Boccia, ministre des Affaires régionales dans le gouvernement de Giuseppe Conte, et Antonio Decaro, maire de Bari (sud) et président de l'Association des communes italiennes (ANCI).
Francesco Boccia a indiqué auprès du quotidien italien La Stampa que ces «assistants civiques» porteront une veste bleue et seront armés de leur «force de persuasion, de raison et de leur sourire».
De son côté, Antonio Decaro a précisé, ce lundi 25 mai dans un communiqué, que ce sont des volontaires «qui ont aidé à livrer les courses ou les médicaments à ceux qui ne pouvaient pas sortir de chez eux pendant la crise».
«Dans cette nouvelle phase, ils facilitent le contrôle de l'accès aux parcs ou aux marchés, comptant le nombre de personnes qui entrent ou sortent, ou expliquent les règles d'accès aux plages», a-t-il ajouté.
une idée qui ne fait pas l'unanimité
Mais cette idée ne fait pas l'unanimité dans la péninsule. A la suite de cette annonce, de nombreuses personnalités ont exprimé leur scepticisme ou de vives critiques, comme notamment Carlo Calenda, ex-ministre et chef du petit parti Azione (Action), qui a régi sur son compte Twitter.
«Comment pouvons-nous penser que 60.000 personnes trouvées on ne sait comment, formées on ne sait comment, se mettent à faire le tour de l'Italie disant aux Italiens ce qu'ils doivent faire sur la base de règles que personne ne comprend ? Est-ce normal et légitime dans un pays démocratique?», a-t-il écrit.
«On n'a pas besoin d'assistants civiques. On a besoin de ministres qui font les ministres, d'administrateurs qui font les administrateurs», a déclaré de son côté Matteo Orfini, député et ex-président du Parti démocrate (PD, centre-gauche) au pouvoir.
Pour le parti pro-européen «Piu Europa», ce projet «ne semble pas une bonne idée». «Nous avons besoin de médecins, infirmières, assistants sociaux, enseignants, des personnes préparées», a déclaré Giordano Masini, membre de la direction du parti.
Depuis le début de l'épidémie, 32.877 personnes ayant contracté le coronavirus sont décédées en Italie selon le bilan établi ce lundi 25 mai, dont environ la moitié en Lombardie.