Le premier affrontement militaire meurtrier entre la Chine et l'Inde en 45 ans. Dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 juin, une très violente confrontation à leur frontière, survenue à plus de 4.000m d'altitude, a fait au moins 20 morts côté indien. Il y aurait également des victimes chinoises.
Les soldats se sont affrontés dans un corps-à-corps d'une extrême violence, selon les témoignages de rescapés. Cette confrontation a lieu alors que les deux pays se disputent un territoire frontalier. Depuis 1960, la Chine revendique officiellement la région du fleuve Galwan au Ladakh, a rapporté le Business Standard.
Pékin a assuré que l'Inde était responsable de l'incident, en raison de deux incursions au-delà de ce qui est considéré comme la frontière selon la Chine. «Nous appelons une nouvelle fois l'Inde (...) à maîtriser ses troupes frontalières», a déclaré dans la foulée le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Zhao Lijian. «Ne franchissez pas la frontière, ne provoquez pas de troubles», a-t-il lancé.
Pékin a adopté un ton plus apaisant ce mercredi. «Du côté chinois, nous ne voulons assurément plus voir de heurts» avec l'Inde, a déclaré Zhao Lijian. «Je veux assurer le pays que le sacrifice de nos soldats n'aura pas été en vain», a de son réagi déclaré le Premier ministre indien Narendra Modi mercredi, lors de sa première déclaration publique sur le sujet, assurant que l'Inde voulait «la paix». Des contacts entre les deux géants asiatiques ont été noués en vue d'une désescalade, selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Depuis le début du mois de mai, la Chine a déployé des milliers de soldats le long de la frontière sino-indienne, avec plusieurs incursions en territoire indien. Des premiers affrontements à coups de poing, pierres et bâtons faisant plusieurs blessés avaient été recensés début mai.
Plusieurs voisins de la Chine entretiennent avec elle des contentieux territoriaux comme le Japon (en mer de Chine orientale). «En tant que plus grosse et sans doute plus forte puissance militaire d'Asie, la Chine est déjà une menace pour les Etats-Unis et d'autres nations de la région en termes d'équipements militaires», a noté auprès de l'AFP James Char, expert de l'armée chinoise à l'Université de technologie de Nanyang, à Singapour. «Mais cela ne signifie pas qu'elle s'apprête à entrer en guerre», a-t-il nuancé.