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En Allemagne, les parcs et jardins restent ouverts malgré le coronavirus

Selon le virologue star allemand Christian Drosten, «une distance de deux mètres (entre chaque personne) n'est probablement pas nécessaire à l'extérieur», notamment dans les parcs et jardins. Selon le virologue star allemand Christian Drosten, «une distance de deux mètres (entre chaque personne) n'est probablement pas nécessaire à l'extérieur», notamment dans les parcs et jardins. [THOMAS KIENZLE / AFP]

Alors qu'en France, l'Etat refuse de rouvrir les parcs et jardins situés dans les départements classés «rouges», provoquant la colère de la mairie de Paris, l'Allemagne a depuis le début de l'épidémie une politique diamétralement opposée sur ce sujet. En effet, ces espaces verts n'ont jamais fermé leurs portes.

Pendant que le gouvernement allemand décrétait en mars et avril la fermeture de la plupart des lieux publics (commerces non essentiels, cafés, restaurants, musées, écoles, lieux de culte...), les parcs et jardins restaient autorisés à ouvrir, aires de jeux pour enfants exceptées. Les Allemands qui s'y aventuraient devaient tout de même y respecter, comme partout, les mesures de distanciation imposées par l'Etat (distance de sécurité d'1,5 mètre entre chaque individu et rassemblements de plus de deux personnes interdits), la police effectuant fréquemment des contrôles pour vérifier qu'elles étaient appliquées.

Le déconfinement entamé le 20 avril dernier outre-Rhin n'a donc pas changé grand-chose pour ces espaces verts. Contrairement à la France, où les berges du canal Saint-Martin et les marches du Sacré-Cœur, prises d'assaut par les Parisiens, ont été évacuées par la police en début de semaine, l'Allemagne ne semble pas paniquer autant face aux photos de parcs et jardins bondés prises ces derniers jours dans le pays.

Les espaces extérieurs, des endroits «sûrs» ?

L'explication à cette différence d'approche a sans doute été révélée par Christian Drosten, un virologue allemand, star dans son pays et conseiller d'Angela Merkel dans cette crise, au cours de son podcast mardi. D'après lui, «les espaces extérieurs devraient être classés comme une zone relativement sûre». En effet, selon son «intuition», «près de la moitié des contaminations ont lieu par aérosol (micro-particules émises en parlant et en respirant, NDLR), près de la moitié par gouttelettes et peut-être 10 % par contact physique». Ce qui lui fait dire «qu'une distance de deux mètres n'est probablement pas nécessaire à l'extérieur, car le virus, qui se propage par aérosol, s'envole de toute façon lorsque vous êtes dehors».

Une politique plus arrangeante qui montre peut-être actuellement ses limites. En effet, le taux de reproduction du virus, appelé R0, représentant le nombre de personnes qu'une personne infectée contamine en moyenne, est repassé au-dessus de 1, soit dans la zone considérée comme dangereuse. Par ailleurs, la flambée du nombre de nouveaux cas a obligé quatre cantons à décréter un reconfinement local. Craignant une deuxième vague épidémique, Angela Merkel a rappelé lundi que «l’assouplissement» des mesures de confinement ne devait surtout pas conduire à l'oubli des «règles de base», soit «porter un masque, garder ses distances, se respecter les uns les autres».

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