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Tout savoir sur Christian Drosten, le virologue allemand devenu héros dans son pays

Christian Drosten, un héros pour les citoyens allemands Christian Drotsen, un héros pour les citoyens allemands[John MACDOUGALL / AFP]

L'Allemagne, qui rouvre progressivement son économie, est louée pour sa gestion de la crise sanitaire, et présente un nombre de décès très inférieur à ses voisins français, italiens ou espagnols. Aux yeux des habitants du pays, ces succès portent le sceau de Christian Drosten, virologue de 48 ans particulièrement actif dans la lutte contre le coronavirus.

Spécialiste du SRAS

Le spécialiste n'en est pas à son coup d'essai quand il s'agit de faire face à des virus qui créent de fortes épidémies. En 2003, il avait tout simplement été codécouvreur du SRAS, qui avait fait près de 800 morts. Mais ce n'est pas sa seule réussite, puisqu'il a continué de travailler sur les virus, et notamment les tests de dépistage. Ainsi, avec son équipe, il a développé un test pour Zika, et un autre pour le MERS (une autre forme de coronavirus apparue en 2012). Ce n'est donc pas une surprise s'il a été le premier à développer le dépistage pour le Covid-19 grâce à ses recherches et les données fournies par les laboratoires chinois. Disponible depuis mi-janvier, ce test a été rendu public, et l'OMS a diffusé le protocole d'usage. 

Didactique et rassurant

D'un naturel apparent calme, il n'hésite pas à prendre la parole dans les médias pour expliquer la situation, en se concentrant sur les preuves scientifiques, et faisant la promotion de la coopération internationale dans la communauté scientifique en ces temps de crise. Là où certains scientifiques s'affrontent à coup de théories depuis le début de la crise, Christian Drosten n'a pas hésité à dire «on ne sait pas», quand il n'avait pas les réponses aux questions, ce qui a aidé à asseoir sa légitimité aux yeux des Allemands. Il ne donne ainsi son avis que sur le virus lui-même, et non pas sur les mesures politiques qui, selon lui, ne sont pas de son ressort, comme le confinement obligatoire. 

Défenseur du dépistage massif

L'Allemagne est l'un des pays qui s'en sort le mieux parmi ceux qui sont particulièrement touchés par l'épidémie. Au 22 avril, l'on dénombre 148.291 cas pour 5.033 décès, soit près de 15.000 de moins qu'en France.

Lorsque l'on demande à Christian Drosten ce qui explique cette différence, c'est la réactivité du pays pour dépister qui est évoqué : «Je crois que l'Allemagne a très rapidement pris conscience du début de l'épidémie. Nous l'avons fait deux ou trois semaines plus tôt que certains de nos voisins. Nous y sommes arrivés parce que nous avons énormément diagnostiqué, beaucoup testé.» Il faut dire qu'en tant que spécialiste reconnu des virus, il a rapidement eu l'oreille des dirigeants du pays, qui se sont fié à sa défense du dépistage massif. Dès le 26 mars, la barre des 500.000 tests hebdomadaires est atteint outre-Rhin grâce à la capacité industrielle du pays et un réseau de laboratoire efficace. Emmanuel Macron a lui expliqué que ce rythme est prévu pour le 11 mai dans l'Hexagone. 

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