Ce jeudi 30 avril marquera le 76e anniversaire de la mort du dictateur nazi Adolf Hitler. Un décès mystérieux par suicide, dans son bunker de Berlin, qui a suscité les théories les plus folles. Ces dernières années, de nouvelles recherches ont été menées, permettant d'en apprendre un peu plus sur les derniers instants du Führer.
Dix jours avant sa mort, le 20 avril, Adolf Hitler fait sa dernière apparition publique, le jour de son 56e anniversaire, pour encourager des membres des Jeunesses hitlériennes qui allaient participer à la défense de Berlin, cible de l'offensive finale de l'Armée rouge depuis le 16 avril. Mais quelques jours plus tard, sentant que la guerre était perdue, il entre dans une colère noire, et fait part de sa volonté de se suicider pour ne pas être fait prisonnier.
La veille de sa mort, le 29 avril, il dicte son testament à sa secrétaire, Traudl Junge, et épouse sa compagne Eva Braun, âgée de 33 ans, au cours d'une brève cérémonie civile. Le lendemain, il met fin à ses jours, accompagné de son épouse, dans son bunker berlinois. Vers 15h15, leurs corps, inertes, sont découverts par des membres de leur entourage.
Les deux cadavres sont transportés à l'entrée du bunker puis brûlés, afin de respecter les dernières volontés d'Hitler. En effet, le Führer ne voulait pas connaître le même sort que Mussolini, fusillé le 28 avril, et dont le corps avait été profané par une foule en colère. Malgré tout, les Soviétiques réussissent à retrouver des restes du dictateur allemand dès le 4 mai, deux jours après la reddition de l'armée nazie à Berlin. Mais ce qui va faire naître des rumeurs sur la mort d'Hitler, ce sont les mensonges de Staline, qui assure à une délégation américaine à la fin du mois de mai - soit après la fin de la Seconde Guerre mondiale - que le Führer est en fuite. L'URSS va attendre jusqu'en 1968 pour confirmer la nouvelle de sa mort.
Absorption de cyanure et balle dans la tête
Malgré tout, de fausses théories ont continué à circuler jusque dans les années 1990, et même jusqu'à très récemment. En 2014, une doctorante brésilienne a affirmé qu'Hitler serait mort en 1984 en Amérique du Sud, à l'âge de 95 ans.
Des rumeurs balayées en 2018 par l'analyse des dents et d'un fragment de crâne trouvés à Berlin, présentés comme appartenant au Führer, par des chercheurs français. Des ossements récupérés par les Soviétiques en 1945, et toujours conservés en Russie. Ce sont les seuls qui subsistent du corps d'Hitler, le KGB s'étant débarrassé des autres restes en 1970.
«Les dents sont authentiques, il n'y a aucun doute possible. Notre étude prouve bien qu'Hitler est mort en 1945», a déclaré à l'AFP le professeur Philippe Charlier en mai 2018, après la publication de son rapport, cosigné avec quatre autres chercheurs, dans la revue scientifique European Journal of Internal Medicine. Mais cette étude va plus loin, donnant des précisions sur la façon dont Hitler est décédé.
Alors que certains experts penchaient pour une mort par balle et d'autres par empoisonnement, il semblerait qu'Hitler ait fait les deux. Le fragment de crâne attribué à l'ancien leader nazi présente en effet un orifice sur le côté gauche correspondant au passage d'une balle. Celui-ci se serait donc tiré une balle dans la tête, et non dans la bouche, une hypothèse qui avait été suggérée par certains. Quant aux dents, des dépôts bleuâtres observés sur les prothèses dentaires sont «vraisemblablement» liés à une «réaction chimique entre le cyanure (un poison, NDLR) et le métal des prothèses» selon Philippe Charlier.
«Il est probable qu'il y a eu ingestion volontaire de cyanure, puis tir par arme à feu devant l’absence d’efficacité du cyanure», explique-t-il, cité par Le Monde. De son côté, Eva Braun n'aurait eu besoin que d'une capsule d'acide cyanhydrique - un autre type de poison - pour mettre fin à ses jours. Le suicide d'Hitler a en tout cas marqué un tournant dans la résolution de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne capitulant huit jours plus tard, le 8 mai 1945, signant la fin du conflit.