Son business ne connaît pas la crise. Le patron d'Amazon Jeff Bezos a vu sa fortune s'accroître de 24 milliards de dollars (22 milliards d'euros) depuis le début de l'année. L'homme le plus riche du monde profite de la forte hausse des ventes en ligne sur sa plate-forme, liée aux mesures de confinement prises aux quatre coins du globe pour faire face à la pandémie de Covid-19.
Cette accélération de la demande se répercute sur le cours de Bourse d'Amazon à Wall Street, qui a progressé de 5,3 % mardi 14 avril. Une action du géant américain du e-commerce vaut désormais plus de 2.250 dollars (2.070 euros), pour une valorisation boursière totale de plus de 1.100 milliards de dollars (1.010 milliards d'euros).
Jeff Bezos possédant environ 11 % des actions d'Amazon - ce qui en fait de loin l'actionnaire majoritaire -, sa fortune s'élève désormais à 138 milliards de dollars (127 milliards d'euros), selon le Bloomberg Billionaires Index. Dans cette période faste, celui-ci a annoncé au début du mois qu'il allait faire un don de 100 millions de dollars (92 millions d'euros) aux banques alimentaires américaines pour les aider à faire face à la demande grandissante d'aide alimentaire aux Etats-Unis.
Le cas de Jeff Bezos est une exception notable dans le marasme économique provoqué par le Covid-19. Selon l'index de Bloomberg, les 500 personnes les plus riches de la planète ont perdu en cumulé 553 milliards de dollars (508 milliards d'euros) depuis le début de l'année. Seul Jeff Bezos s'en sort bien, tout comme quelques autres, parmi lesquels le directeur général de Tesla et PDG de SpaceX Elon Musk (+10 milliards de dollars, soit 9,2 milliards d'euros) ou le fondateur de l'appli de visioconférence Zoom Eric Yuan, dont la fortune a doublé, pour atteindre 7,4 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros).
75.000 embauches supplémentaires à venir
Du côté d'Amazon, tout semble aller pour le mieux. Débordée par les commandes d'internautes confinés chez eux et voyant ses délais de livraison s'allonger, l'entreprise a déclaré lundi 13 avril avoir embauché 100.000 personnes en à peine un mois aux Etats-Unis, et annoncé vouloir recruter 75.000 salariés supplémentaires. Alors que le chômage explose outre-Atlantique (17 millions de chômeurs supplémentaires en trois semaines), la firme basée à Seattle (Etat de Washington) a indiqué avoir besoin de nouveaux salariés dans ses entrepôts et centres logistiques, ainsi que de nouveaux livreurs.
D'autant plus que le groupe doit réautoriser cette semaine la livraison de produits moins essentiels sur sa plate-forme. Il y a près d'un mois, Amazon avait en effet décidé de donner la priorité aux équipement médicaux, aux protections sanitaires et aux produits de première nécessité. «Plus tard cette semaine nous autoriserons plus de produits dans nos centres logistiques», a déclaré lundi un porte-parole de la société à l'AFP.
Pour l'instant, les plaintes de salariés en France, en Italie, ou encore aux Etats-Unis, pointant le manque de mesures sanitaires prises face au coronavirus dans les entrepôts de la firme, n'ont pas d'impact financier sur Amazon. Mais une décision de la justice française pourrait commencer à inquiéter le géant du commerce en ligne et son patron Jeff Bezos. Le tribunal judiciaire de Nanterre a sommé mardi Amazon France de limiter ses livraisons aux seuls produits essentiels tant qu'une évaluation des risques que courent les salariés n'est pas conduite. En réponse, le groupe a menacé mercredi de suspendre l'activité de ses centres de distribution en France.